Séismes en Béarn: on vous explique pourquoi la terre a tremblé encore plusieurs fois ce week-end

Une vingtaine d'épisodes sismiques en Béarn en moins d'une semaine. Mais la magnitude locale, dans la nuit de dimanche à lundi n'a pas dépassé 2,1. Seize autres secousses avaient été enregistrées les 3 et 4 juin derniers même si peu de Béarnais les ont perçues. Explications d'un sismologue de Pau.

Les dernières vibrations datent de la nuit de dimanche à lundi, mais les précédentes dataient seulement de quelques jours, 3 et 4 juin derniers. Des secousses enregistrées à Pau comme à Bedous mais n'excédant pas 2.2.

Cette dernière série de séismes a commencé ce dimanche à 21h18 et jusqu'à 4h14 ce lundi matin. Des secousses enregistrées par le Réseau national de surveillance sismique (RéNaSS), localisées autour de Pau et dans l'Ouest du Béarn.

Le réseau de la faculté de Pau

Le réseau sismologique de la faculté de Bayonne (Université de Pau et des Pays de l'Adour/UPPA) est organisé de façon participative  car "les stations sismologiques sont installées chez des particuliers ou des collectivités". Un tel réseau permet également de "consolider les collaborations déjà existantes avec les observatoires sismologiques de Toulouse (OMP) et de Strasbourg (EOST)".

D'après Guy Sénéchal, sismologue à l'UPPA, " Il y a eu une première crise sismique enregistrée dans la nuit de mercredi à jeudi avec 16 petits séismes localisés d'une magnitude variant entre 1 et 3,1.  Cette petite crise a duré une quinzaine d'heures suivi d'un retour au calme. Puis, dans la nuit de dimanche à lundi, quatre petits séismes de magnitude entre 1 et 2."

Ces tremblements de terre, des épiphénomènes selon les spécialistes, sont les conséquences de deux types d'activités sismiques:

  • l'activité sismique des Pyrénées, des milliers chaque année, localisée entre Lourdes, Arette et La Pierre-Saint-Martin.
  • l'activité sismique du champ gazéifère de Lacq et c'est le cas pour ces dernières activités en juin

D'après le scientifique, cette activité sismique que l'on observe depuis 50 ans, est liée notamment à l'exploitation du gisement de gaz:

C'est une réaction sur le long terme.

"Le sous-sol est constitué de roches extrêmement rigides et compactes (croûte terrestre) qui a néanmoins une porosité microscopique avec des trous gorgés d'huile ou de gaz..." Ce gaz est sous pression. Si on retire ce gaz, il y a un changements des contraintes.

Il l'explique : " Cette sismicité, c'est un retour à l'équilibre, qui ne se fait pas en temps réel mais très progressivement, avec beaucoup d'inertie. Dans le cas de Lacq, par exemple, on a eu une quinzaine d'années entre le début de l'exploitation du gaz et l'apparition de la sismicité".

 

Après les épisodes des 3 et 4 juin derniers, le centre d'étude sismologique avait lancé une  récolte d'informations via les réseaux sociaux pour connaître le taux de perception de ces tremblements de terre.

 

 

Une région sismique

La région paloise connaît régulièrement quelques secousses, souvent peu perceptibles. Il faut dire que le Béarn (et la Bigorre) est la zone la plus concernée par les séismes en France métropolitaine.

Une activité sismique localisée qui n'a donné lieu que de façon exceptionnelle, donc historique (en 1967 à Arette et 1980 à Arudy), à des événements destructeurs.

Mais Guy Sénéchal le rappelle, la sismologie n'est pas prédictive. Et ce type de secousses, même en se multipliant, ne sont en rien annonciatrices de tremblements de terre plus importants, à l'avenir.

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