Sorties en forêt, aliments contaminés, protection des caissières : dix questions que vous posez autour du coronavirus

Alors que la France est entrée en phase 3 de l'épidémie de coronavirus, notre quotidien s'en trouve très perturbé et beaucoup de questions concrètes apparaissent. Nous vous avons proposé de les poser à nos invités experts lors de notre émission spéciale "Ensemble c'est mieux". Voici leurs réponses. 

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Dans le cadre d'une séries d'émissions spéciales d'"Ensemble c'est mieux", nous vous avons proposé d'interroger nos invités, experts dans leur domaine, au sujet du coronavirus.

Autour de Delphine Roux, la rectrice de l'académie de Nouvelle-Aquitaine Anne-Bisagni-Faure, le médecin urgentiste de Limoges François Deville, la psychiatre de l'enfant et l'adolescent Marie-Michele Bourra et l'avocat spécialiste en droit du travail Richard Doudet.

Voici dix questions concrètes posées par nos téléspectateurs. 


→ Jocelyne (Charente) : Lorsque je vais faire mes courses au supermarché et que je n'ai pas de gants ni de gel hydro-alcoolique, puis-je attraper le virus s'il se trouve sur les aliments ? 

Docteur François Deville : La question que vous posez est celle de la durée de vie du virus sur les surfaces inertes. Ce qui est préconisé, c'est de vous protéger en vous lavant les mains avant et après avoir fait vos courses. Pour les aliments en eux-mêmes, il faut les utiliser normalement, mais en faisant preuve de bon sens. On ne croque pas dans une pomme crue attrapée à la volée sur l'étal, par exemple. En cas de craintes, il est possible de congeler ou cuire les aliments. 


→ Germaine : On entend beaucoup de choses sur les anti-inflammatoires, sont-ils proscrits ? 

Docteur François Deville : Oui, le ministre de la Santé a communiqué de manière très claire la-dessus. On le sait habituellement en médecine d'urgence et générale, les anti-inflammatoires ne sont pas recommandés en cas de virus. Et on a pu constater que les personnes ayant pris des anti-inflammatoire au début de leur contamination ont pu développer des symptômes plus graves, et cela a eu un impact sur la mortalité. En revanche, pour les personnes sous traitement au long cours avec des anti-inflammatoires, il ne faut pas les arrêter brutalement. Il faut prendre contact avec votre médecin traitant pour faire le point sur cette question. 


→ Justine : Je suis maman d'un petit garçon de 4 ans, rester à la maison peut-être compliqué pour lui, est-il possible de sortir en forêt ? 

Docteur François Deville : Il faut éviter les lieux avec des regroupements, comme les parcs avec des jeux. Mais si vous allez en balade sur les hauts plateaux du Limousin, où vous serez seuls, vous ne serez pas exposés ! Attention aussi aux déplacements auprès des personnes fragiles, il ne faut pas en profiter pour rendre visite à votre grand-mère ou arrière-grand-mère parce qu'elle n'a vu personne depuis plusieurs jours... 

→ Ilian (Montpellier) : Je suis gros fumeur, j'ai 70 ans, je tousse. Quand on évoque les symptômes du covid-19, on parle de "difficultés respiratoires", qu'est ce que cela veut dire exactement ? 

Docteur François Deville : Quand on est fumeur avec une pathologique chronique, on connaît des difficultés chroniques avec une capacité habituelle diminuée. Si les difficultés respiratoires s'aggravent, c'est alors qu'il faut se tourner vers une télé-consultation. Dans la phase 3 de l'épidémie, on reste à domicile et on ne contacte le 15 qu'en cas d'urgence. Les généralistes sont formés et informés pour prendre en charge les patients. 
 



→ Internaute : Sera-t-on prélevé de nos abonnements en salle de sport alors qu'elles sont fermées ? 

L'avocat spécialiste en droit du travail Richard Doudet : Le contrat fait la loi des partie. Il faut regarder si la "force majeure" ou le "fait du prince" (une façon de désigner les décisions exceptionnelles prises par le président) sont envisagées. En général, cela n'est pas le cas, alors vous serez bien prélevés. Mais des négociations sont possibles, comme prolonger le contrat...

→ Internaute : Les caissières sont particulièrement exposées, comment les protéger ? 

Docteur François Deville : Il faut protéger les personnels qui restent au contact du public, pour leur santé, la continuité de l'activité économique et le fonctionnement de la société. Les caissières sont exposées par les patients, c'est à nous d'éviter de les contaminer, en se lavant les mains avant et après les courses. Quand quelqu'un porte un masque à l'extérieur désormais, ce n'est pas forcément qu'il est infecté mais plutôt qu'il fait preuve de civsme 

→ Internaute : Quelle est la situation pour les personnes employées à domicile ? 

Richard Doudet : Pour les employés à domicile, c'est très compliqué, car ils sont normalement exclus du chômage partiel. Mais le gouvernement a annoncé ce matin un chômage partiel à 80% du salaire pour les personnes dans cette situation. Les décrets ne sont pas encore disponibles pour y voir plus clair. 

→ Et pour les indépendants ? 

Concernant les indépendants, leur situation est aussi très difficile. S'ils sont en arrêt maladie, ils peuvent être pris en charge. Pour les autres, il faut inviter chacun à suspendre le paiement des charges pour préserver leur trésorerie. Des dispositifs de report des charges vont être mis en place. 

→ Nicole (de Volvic) : Ma fille est en CDD de 20h , on lui  dit qu'elle ne travaillerait plus dès ce soir. Faut-il l'inscrire à Pôle emploi ?

Richard Doudet : Non, c'est à l'employeur de faire les démarches en ce qui concerne le chômage technique, il a normalement été informé de la marche à suivre par son expert-comptable. 


Vidéo : revoir l'émission spéciale d'"Ensemble c'est mieux" diffusée ce lundi 16 mars 



 
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