UFC-Que Choisir vient de publier une enquête sur les auto-écoles. L'association de consommateurs dénonce les défauts d'information tarifaire, les taux de réussite falsifiés et le manque de concurrence qui engendre de fortes disparités de prix. Elle a également établi un palmarès des auto-écoles.
L'association UFC-Que choisir pointe des dérives parmi les auto-écoles, en raison d'un secteur fermé qu'elle souhaite voir "déverrouillé".Dans un secteur sujet aux réformes ces dernières années, l'association a mené son "examen consumériste" dans 1.374 auto-écoles de 82 départements et de Nouvelle-Calédonie, soit 12% des auto-écoles.
1 804 euros en moyenne pour un permis
Les enquêteurs ont constaté qu'une auto-école sur cinq (20,5%) ne respecte pas l'obligation réglementaire d'afficher en vitrine les prix pratiqués. Et 93% d'entre elles facturent des frais d'accompagnement à l'examen théorique. Dans plus de la moitié des cas (51,2%), ces frais, supérieurs au plafond autorisé, équivalent au prix d'une heure de conduite (40 euros environ). En moyenne, elle le dépassent de 25 euros."Ces frais se résument à vous prendre par la main et vous accompagner au centre d'examen (du code). Il y a une légitimité et même une obligation à être accompagné à l'examen pratique, mais pas pour l'examen théorique. (...) Certaines auto-écoles n'hésitent pas à dire que c'est un minimum légal et le consommateur pense donc qu'il est obligé de payer", détaille Antoine Autier, qui a piloté l'étude.
L'apprenti automobiliste se retrouve également floué par les taux de réussite annoncés: 58,4% des auto-écoles affichent des chiffres supérieurs d'au moins cinq points à la réalité de leurs résultats. S'ils ne sont pas une obligation, "ces taux sont un argument commercial de poids", souligne le président d'UFC-Que Choisir Alain Bazot, en fustigeant d'"insupportables dérapages".
L'UFC-Que Choisir évalue à 1.804 euros le prix moyen payé pour le forfait de base et les 15 heures supplémentaires prises en moyenne par les candidats. De fortes disparités géographiques apparaissent, les quatre départements de la région ne faisant pas partie des plus chers de France.
Pour UFC-Que choisir, il faut "une réforme structurelle et d'ampleur" du secteur, à commencer par une "refonte de l'information précontractuelle" avec un affichage généralisé et harmonisé des tarifs et des taux de réussite.
Elle prône une plus large possibilité d'inscription directe aux examens par les candidats, et non par l'intermédiaire des auto-écoles, car le système "archaïque" d'attribution des places aux examens donne un fort avantage aux auto-écoles déjà installées.
"La concurrence ferait baisser les prix"
De manière plus générale, elle souhaite lever les freins au développement des auto-écoles en ligne où se trouvent "des marges d'économie" pour les consommateurs, s'interrogeant notamment sur l'obligation de détenir un local de 25 m2 minimum.L'inscription via une plate-forme réservée et l'obligation d'avoir un local sont des points que les auto-écoles "traditionnelles" défendent mordicus face à l'émergence des auto-écoles en ligne.
UFC-Que Choisir propose aussi de "déverrouiller" le système des heures complémentaires avec la création d'un statut d'"accompagnateur professionnel certifié", pas nécessairement salarié d'auto-école, pour mener ces heures complémentaires, à des prix inférieurs. "Il y a un marché potentiel à développer. La concurrence inciterait les auto-écoles à baisser leurs prix", estime l'association de consommateurs.
Pour retrouver l'enquête de l'UFC-Que Choisir et son classement des auto-écoles : carte interactive UFC-Que Choisir