Les vaches limousines ont-elles une responsabilité dans la déforestation en Amazonie ?

Ce sont des images qui ont choqué partout dans le monde : la forêt amazonienne en feu dans un immense défrichage. Au cœur de ce drame écologique, il y a la culture du soja, qui sert à alimenter les animaux d’élevage.
 

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Nous avons tous vu les images impressionnantes de feux de forêt en Amazonie. Les grands propriétaires terriens brésiliens sont accusés de provoquer ces incendies pour cultiver du soja sur les terres ainsi défrichées. 

La France "a une part de complicité" ; ce n’est pas un féroce activiste écologiste qui le dit, mais le Président de la République, Emmanuel Macron.
 


Et quand on parle de soja en Limousin, le sujet interpelle forcément ceux qui fréquentent le monde agricole : le soja fait partie de la nourriture des vaches. 

 

Pourquoi les vaches limousines mangent-elles du soja ?


Ce n’est pas leur alimentation principale, elles mangent de l’herbe à 80%.

Mais on leur donne aussi du tourteau de soja. On broie et on presse les graines de soja, on dit qu’on les "triture" ; cela donne d’un côté de l’huile, et de l’autre le tourteau, qui contient peu de matières grasses mais beaucoup de protéines.

C’est un complément alimentaire qui intervient à deux stades de l’élevage : au moment de la production de lait pour nourrir les veaux, et pendant la phase d’engraissement ou "de finition".

Cela concerne aussi les ovins et les caprins.

 

D’où vient le soja utilisé en Limousin ?


Selon le syndicat national de l’industrie de la nutrition animale, on a importé en 2018 en France 2,9 millions de tonnes de soja, dont 1,7 millions venaient du Brésil.

Un producteur d’alimentation pour les bovins basé en Haute-Vienne nous explique que son soja arrive par bateau à Bordeaux, en provenance du Brésil ; cela représente 10% de sa production d’alimentation animale, en l’occurrence 800 tonnes chaque année.

Un autre parle d’une production de 18 000 tonnes de tourteaux de soja par an ; là encore, ce soja vient essentiellement d’Amérique du Sud.

 

Peut-on faire sans ?


En tout cas on essaye, et on y parvient de mieux en mieux...

Selon un éleveur du nord de la Haute-Vienne, pour les mâles, il est difficile de se passer du soja car les besoins de protéines sont trop importants. En revanche pour les femelles, on peut déjà y arriver, et comme lui, beaucoup d’éleveurs font l’effort.

Pour eux, il y a un intérêt éthique, mais aussi un intérêt économique.

D’abord, la viande limousine qui est labellisée est garantie sans OGM ; et le soja sans OGM coûte cher.  
Ensuite, l’Europe propose des aides aux légumineuses : les éleveurs sont incités à produire eux même un maximum de protéines avec le fourrage, en plantant par exemple du trèfle ou de la luzerne.

Ils peuvent aussi produire des lupins, des fèveroles, ou des pois. C’est plus compliqué techniquement, surtout en période de sécheresse, mais c’est aussi plus économique.

 

Et chez les industriels ?


Un producteur de tourteaux nous indique qu’il y a 25 ans, le soja représentait 70% de sa production ; aujourd’hui on est à moins de 15%...

Des progrès ont été faits sur les tourteaux de colza et de tournesol, qui sont moins concentrés en protéines, mais qui parviennent aujourd’hui à rivaliser.

Globalement, les importations de soja en France ont baissé de 30% en 10 ans. Et on produit même un peu de soja dans certaines régions.

 

Quels objectifs d'avenir ?


Si l’importation de soja pour les vaches limousines reste conséquente, elle diminue régulièrement.
Et les chiffres sont sans commune mesure avec des pays où l'élevage est beaucoup plus intensif : le Brésil a produit en 2018 plus de 120 millions de tonnes de soja...

Plusieurs producteurs d’alimentation animale adhèrent à la charte « Duralim ». Leur objectif pour 2025 : 100% d’approvisionnement durable...
 
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