Colère, amertume, douleur et incompréhension après la mort d'Abdulai Gassama à Châtellerault, une marche blanche dimanche

Dans la soirée du 1ᵉʳ septembre, une bagarre a éclaté dans le quartier de la plaine d’Ozon à Châtellerault. Blessé à l'arme blanche, Abdulai Gassama 18 ans, est décédé. Une enquête pour meurtre a été ouverte. Ce dimanche, un rassemblement en hommage au jeune homme aura lieu.

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"Notre ressenti, c'est la colère, l'amertume, la douleur, l'incompréhension, on ne comprend pas pourquoi cet enfant innocent a été tué volontairement comme ça". Attablé autour d'un café au bar-PMU en bas des tours, le président de l'association Africaine de Châtellerault, Babanding Fofana exprime une détresse partagée par les quelques amis assis avec lui.

À quelques pas de là, il y a quelques jours, Abdulai est mort. Pris dans une bagarre, le jeune homme de 18 ans a été poignardé. Un coup de couteau mortel, qui laisse les habitants de ce quartier populaire sous le choc. 

Médiateur emploi pour la mission locale de Châtellerault, Mohamed Bali s'inquiète de l'évolution du climat dans le quartier : "C'est la première fois que ça nous arrive. Ce n'est pas bon. C'est mauvaise ambiance générale".

Un quartier délaissé

Les habitants de la plaine d'Ozon déplorent un délaissement de la part des pouvoirs publics. Les stigmates des émeutes de juin dernier, consécutives à la mort de Nahel, sont encore bien visibles. Les fermetures de commerces se multiplient, récemment le centre social a, lui aussi, fermé ses portes. Les familles qui vivent ici ne s'y sentent pas toujours en sécurité : "C'est du n'importe quoi, on n'est pas serein. Quand mes enfants veulent sortir, je tiens à ce qu'ils aient leur téléphone et qu'ils m'appellent à chaque trajet" raconte une habitante.

Appel à l'apaisement

Les membres de l'association Africaine de Châtellerault, qui entourent la famille d'Abdulai Gassama, appellent à un apaisement de la situation pour éviter une propagation de la violence : "On est en train de calmer les jeunes ici pour qu'il n'y ait pas des choses encore plus regrettables. La violence ne résout rien du tout et ça ne peut pas faire revenir cet enfant" explique Diallo Mamadou.

Ce vendredi, le parquet de Poitiers indique que trois personnes, interpellées à Thionville (Moselle) ont été déférées au parquet de Poitiers le 7 septembre. La personne suspectée d'être l'auteur des coups de couteau, un homme de 42 ans, a été mise en examen pour meurtre. Deux autres personnes, qui avaient participé à la rixe, ont été mises en examen pour violences volontaires en réunion. Les trois personnes ont été placées en détention. Une marche blanche en hommage à Abdulai Gassama sera organisée ce dimanche 10 septembre à la Plaine d’Ozon. 

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