Dans la quatrième circonscription de la Vienne, le député sortant est Nicolas Turquois. Élu en 2017 sous l'étiquette MoDem, il représente la majorité présidentielle et brigue un second mandat. Il a face à lui huit autres candidats.
Ce débat dans la quatrième circonscription de la Vienne qui couvre le nord du département, de Châtellerault à Loudun, est animé par Laïd Berritane (France 3 Poitou-Charentes) et William Giraud (France Bleu Poitou).
Cinq candidats sont autour de la table. Nicolas Turquois (Ensemble) est le député sortant MoDem, il représente la majorité présidentielle. Sur l'échiquier politique à gauche, sont présents le socialiste Flavien Cartier, candidat désigné par la Nupes et Patrice Villeret, candidat de Lutte Ouvrière. À droite, le Rassemblement National est représenté par Marion Lathus et Reconquête, par un ex du RN, Alain Verdin.
Sont également candidats dans cette circonscription : Fabrice Auger (DIV), Gérard Lieutet (REG), Sylvie Pimot (ECO) et Patrick Guichard (DSV).
Plusieurs thèmes sont abordés au cours de ce débat : l'emploi, la santé et les services publics.
Mais avant d'aborder ces questions, chacun s'est exprimé sur la façon d'envisager ce scrutin dans une circonscription où Marine Le Pen a réuni 49% des suffrages lors du second tour de la présidentielle soit dix points de plus que la moyenne nationale, huit points de plus qu'en 2017 sur ce territoire.
"Je ne pense pas que ma circonscription soit une terre RN" assure le député sortant Nicolas Turquois qui affirme combattre au quotidien "pour réconcilier les Français de (son) territoire avec la politique nationale".
Même combat pour le représentant de la Nupes Flavien Cartier qui dit comprendre la colère de ceux qui votent à l'extrême-droite. "Ils se sentent oubliés, ils sont fâchés mais pas fachos". "Ils se tirent une balle dans le pied" selon Patrice Villeret (LO).
Interrogés sur la division de l'extrême droite qui présente dans cette circonscription une candidate "RN" et un candidat "Reconquête", Marion Lathus et Alain Verdin ont tenu la même position, réfutant l'étiquette d'extrême-droite.
L'emploi
Dans cette circonscription où de nombreuses usines ont baissé le rideau ces dernières années, la question de l'emploi est cruciale. Sans surprise, pour les opposants de Nicolas Turquois, la fermeture annoncée à la fin juin de la Fonderie alu est à mettre au passif du député sortant.
"Vous resterez dans l'Histoire comme le député qui a fait fermer les Fonderies" a ironisé Flavien Cartier, lui-même ancien fondeur. "L'État n'a rien fait pour obliger Renault à donner de la production, c'est un scandale" a répliqué Patrice Villeret, lui aussi ancien ouvrier à Ingrandes. Plus scandaleux encore pour Alain Verdin : les subventions touchées par les Fonderies dans le cadre du CICE et qui pointent la nécessité de lutter contre les délocalisations.
"On est arrivé trop tard, je prends ma part de responsabilité" a reconnu Nicolas Turquois, "c'est un drame pour les fondeurs licenciés, c'est aussi un drame de l'accompagnement de l'État". Pour Marion Lathus, l'État aurait en effet du mieux accompagner les Fonderies. "Au delà de Nicolas Turquois, cela aurait du se jouer au niveau au dessus" a plaidé la candidate du RN.
La santé et les services publics
Autre préoccupation dans cette circonscription frappée pour la première fois par des fermetures de services à l'hôpital de Châtellerault par exemple. C'est pour la majorité des candidats révélateur du malaise des personnels soignants qui désertent la profession.
Pour Nicolas Turquois, il y a pourtant eu des avancées dans ce domaine avec notamment la revalorisation de 180 euros. Insuffisant pour Marion Lathus ; elle-même ancienne infirmière, elle avance qu'"il faudrait aussi réintégrer les non vaccinés".
Pour Patrice Villeret, la solution est ailleurs : il faudrait selon lui "créer énormément d'emplois", alors que "la politique du gouvernement, c'est juste de faire des économies".
"Les gens se sentent abandonnés dans le nord Vienne" estime Flavien Cartier. Faut-il obliger les médecins en milieu rural ? Le représentant de la Nupes préfère "leur donner les moyens de s'installer".
"Il faut rendre à l'hôpital son efficacité" argumente le candidat Reconquête qui plaide pour la suppression du numérus clausus. "C'est déjà fait" réplique Nicolas Turquois.
Ce débat, traduit en langue des signes, est à voir ci-dessous.