Après deux ans d'absence, le motocross de l'UFOLEP avait lieu à Plaisance, petite commune de la Vienne. Mais un riverain excédé s'en est pris aux organisateurs et au maire de la commune.
Ce devait être une journée de fête, il faisait beau à Plaisance ce dimanche, le motocross de l'Ufolep était de retour après deux ans d'absence liée au Covid. Mais un habitant d'une commune voisine, excédé par le bruit s'en est pris aux organisateurs. Puis il a menacé de mort de maire de la commune, Aurélien Tabuteau venu calmer les esprits.
Des menaces de mort clairement prononcées
L'incident a commencé en milieu de matinée. Un homme, habitant une commune voisine est venu s'en prendre aux bénévoles. Il a demandé à voir le maire. Aurélien Tabuteau qui aidait à la préparation du repas à la buvette toute proche s'est alors avancé. L'homme s'est est pris à lui : "c'est toi l'en... qui a organisé ça ?" Le maire lui explique alors que l'organisation a été validée et que "tout a été fait dans les règles". Des paroles qui n'apaisent pas la colère de cet homme qui commence alors les menaces de mort : "je vais prendre mon fusil et allumer toute la foule". L'individu était très énervé selon le maire "il tremblait, il était impossible à raisonner. J'ai tout fait pour calmer les choses" explique Aurélien Tabuteau, encore profondément marqué.
L'homme n'a pas mis ses menaces à exécution mais a traumatisé ses interlocuteurs. Le maire, ancien pompier de Paris pendant 11 ans, explique avoir déjà rencontré des situations difficiles dans l'exercice de sa mission, mais là il a vraiment eu peur.
J'ai géré par mal de situations difficiles, mais c’est la première fois que je me dis que ça va partir en sucette et je sais pas quand. (...) Ce mec-là, je ne sais pas de quoi il est capable.
Aurélien Tabuteau, maire de Plaisance
Peur aussi de laisser l'individu repartir en imaginant qu'il va revenir armé. Finalement, les gendarmes l'ont interpellé à son domicile, il a été identifié par ses plaques minéralogiques. Selon nos informations, il est connu de la justice. Il a été présenté ce lundi matin au parquet et sera jugé en comparution immédiate à 14 heures.
Quatre personnes ont déposé plainte, le maire et des bénévoles du moto cross.
Un homme multi condamné qui regrette
Lors de l'audience ce lundi, le juge a évoqué les passé de cet homme de 52 ans. 13 mentions figurent à son casier judiciaire pour de nombreux faits de violences : violences volontaires, conduite en état d’ivresse, menace de mort et d’atteinte aux biens, violences envers une personne en charge de l’autorité publique. Il a écopé de plusieurs peines assorties de sursis et mise à l'épreuve.
L'homme reconnait les faits et déclare ne pas pouvoir expliquer ce qui s'est passé. "je travaille la nuit comme chauffeur routier. Tous les jours depuis six à sept mois des avions font des ronds au dessus de la maison. J’ai des problèmes de sommeil" dit-il devant la cour. Et de poursuivre "vous trouvez normal qu’on puisse pas dormir le dimanche, moi je travaille. j’avais pas l’intention de frapper qui que ce soit".
Pour ce qui est des menaces de mort, il évoque son enfance : "les menaces, c’est la seule façon que j’ai d’exprimer que ça va pas. (...) J’ai un problème avec l’autorité depuis l’enfance".
Six mois de détention avec sursis probatoire
Á l'issue de l'audience, l'homme a été condamné à six mois de prison avec sursis probatoire renforcés d'une obligation de soins pendant trois ans.
Il a par ailleurs l'interdiction de se rendre à Plaisance et d'entrer en contact avec le maire. Il a aussi écopé d'une interdiction de détention d'arme.