Un homme de 63 ans a été placé en garde à vue, mis en examen jeudi à Poitiers et placé en détention provisoire dans le cadre de l'enquête sur la mort suspecte de son épouse dont il était séparé.
Le corps de la victime, une femme de 59 ans, employée vétérinaire de la commune, a été découvert à son domicile, dans sa chambre, recouvert de suie et partiellement brûlé, selon le procureur de Poitiers Michel Garrandaux.
Un homme s’est présenté à la gendarmerie de Lussac en disant : « j’ai fait une connerie. »
C’est en arrivant dans la maison où vivait madame Massiot que les pompiers et les gendarmes détectent un taux de monoxyde de carbone particulièrement élevé. C’est alors qu’ils y découvrent un corps sans vie.
Le couple était séparé depuis plusieurs mois. Le divorce avait été demandé par Mme Massiot qui se plaignait des comportements déplacés de son mari envers leurs enfants. Une enquête pénale était déjà ouverte à ce sujet, avec une instruction judiciaire ouverte à l’encontre de son époux, mis en examen pour des faits de viol et agression sexuelle sur ses filles (mineures à l’époque). Cette première affaire avait précipité la rupture du couple, séparé depuis plusieurs mois.
Dans le cadre de cette affaire pénale, monsieur Massiot venait de recevoir les résultats des expertises de cette précédente affaire. Il décide d’en discuter avec son épouse et prend la route en direction de Montmorillon. Dans sa voiture, il emmène un bidon rempli d’essence, des gants et un briquet.
Il s'introduit dans la maison sans effraction (connaissant une méthode pour y rentrer). Dès son arrivée (selon ses déclarations) il commence à répandre de l’essence, puis se rend dans la chambre de sa femme et la réveille. C'est alors qu'une dispute éclate, puis l’étrangle avec ses mains et ensuite avec un lacet, la laissant pour morte. De nouveau il répand de l'éessence dans la maison, puis y met le feu. Par la suite, on apprendra que l’autopsie à établit que le décès est bien consécutif à la strangulation.
Cet homme a été déféré au Parquet ce jeudi matin dès 9h30. Il est mis en examen pour homicide volontaire sur conjoint et incendie volontaire de biens immobiliers et mobiliers. Il est placé en détention provisoire. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Avant ces faits, cet individu n’avait pas de casier pour des "faits de violence", mais a déjà été mis en examen pour des "faits de viol" et "agression sexuelle". En 2019 ses filles (25 et 30 ans) avaient porté plainte.
Depuis le début de l'année, au moins 73 féminicides se sont produits (selon un décompte établi par l'AFP). En 2019, 146 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, soit 25 de plus que l'année précédente, selon les derniers chiffres officiels.
CARTE - Montmorillon (Vienne)