Astéroïde Bennu : 3 questions à Éric Chapelle, astronome amateur à l'espace Mendès-France de Poitiers

La NASA va dévoiler ce mercredi à 17 heures, heure française, l'échantillon de l'astéroïde Bennu rapporté par la mission Osiris-Rex. C'est un trésor scientifique qui peut nous renseigner sur la formation du système solaire il y a 4,5 milliards d'années. Éric Chapelle, astronome amateur à Poitiers, a répondu à nos questions

C'est un événement dans la communauté scientifique internationale, la NASA va dévoiler ce mercredi à 17 heures, heure française l'échantillon de l'astéroïde Bennu. Il a été collecté par la sonde Osiris-Rex et doit nous éclairer sur la formation du système solaire notamment. Autant dire que tous les astrophysicien.ne.s, les astronomes amateurs ou professionnels et les passionné.e.s d'étoiles, de comètes et autres planètes telluriques vont écouter le compte rendu américain avec attention.

Ce sera le cas d'Éric Chapelle, animateur à l'espace Mendès-France de Poitiers et astronome amateur. Il a accepté de répondre à quelques questions sur ces 205 grammes de matières venues de l'espace.

En quoi l'échantillon récolté sur l'astéroïde Bennu est-il exceptionnel ?

Éric Chapelle : d'abord par sa quantité. Pour récupérer des échantillons dans l'espace, il faut aller dans l'espace. Pour les échantillons lunaires, on est allés sur la lune. Pour les astéroïdes, il faut aller au contact dans l'espace. Jusqu'à présent, les chercheurs du monde entier disposaient de 5 grammes d'astéroïdes.

Avec celui-ci, on a environ 250 grammes. C'est la taille d'une tablette de chocolat, mais pour les spécialistes et les chercheurs c'est énorme. Et ramener des échantillons sur terre, c'est important parce qu'on peut les étudier sur terre avec tous les moyens techniques sophistiqués à notre disposition qu'on n'envisage pas, pour le moment, d'installer sur la Lune ou sur Mars. Évidemment, encore moins sur un astéroïde ! Même si celui-là fait 500 mètres de diamètre, c'est un exploit d'avoir pu le toucher et prélever des échantillons.

Que peut nous apprendre cet échantillon, et que devrait annoncer la NASA ?

Éric Chapelle : on ne sait pas ! Mais si la NASA prend la peine de faire une annonce en direct sur sa chaîne Youtube, c'est sans doute qu'il va y avoir une annonce. On attend cela avec impatience. Un météorite, c'est vieux de 4,5 à 5 milliards d'années comme le système solaire. Donc on devrait en savoir plus sur la formation du système solaire. On n'extrapolera pas en revanche sur la formation de l'Univers, parce que c'est 13 milliards d'années.

Ce qui est fort probable c'est qu'il y aura une annonce sur l'eau. D'où vient l'eau sur Terre ? Si on trouve de l'eau sur l'astéroïde identique à l'eau sur Terre, alors l'eau vient des astéroïdes. Même chose pour les molécules organiques, soit elles viennent de l'espace, soit elles se sont formées sur terre. On va peut-être avoir des informations là-dessus.

Vous serez connecté à 17 heures ?

Éric Chapelle : oui, bien sûr ! D'abord parce que c'est un exploit d'avoir pu prélever cet échantillon, et parce que ça va permettre aux scientifiques du monde entier d'avoir de la matière pour travailler et d'avancer un peu plus dans la connaissance et la compréhension de notre planète et du système dans lequel nous évoluons.