Un nouveau-né âgé de quelques jours est mort d'hypothermie peu après sa découverte dimanche dans un cabanon à Bignac en Charente. Sa mère a été rapidement identifiée par les gendarmes et hospitalisée d'office en raison de son état psychologique. Le corps du nourrisson est autopsié aujourd'hui.
L'enfant a été trouvé dimanche vers 16h30 par les propriétaires d'un cabanon situé sur un terrain privé à Bignac, un petit village situé à 25 km au nord d'Angoulême. Des sources proches de l'enquête avaient initialement indiqué que le nourrisson avait été découvert dans une poubelle collective d'un hameau du village mais cette première version a été démentie.Bien qu'enveloppé dans une couverture, le bébé se trouvait en grave état d'hypothermie à l'arrivée des secours, alertés par les gendarmes. Le bébé est décédé quelques heures plus tard, malgré son transfert par le SMUR en urgence à l'hôpital d'Angoulême,. La mère, âgée d'une vingtaine d'années, demeurait et travaillait en région parisienne, mais est originaire du village de 230 habitants, où vit encore une partie de sa famille. Elle était revenue séjourner à Bignac à l'occasion des fêtes de fin d'année.
Rapidement identifiée par les gendarmes chargés de l'enquête, elle a été interpellée dimanche soir dans les Hauts-de-Seine, où elle travaille. Un examen gynécologique a confirmé qu'elle avait accouché récemment. Mais un examen psychiatrique a poussé le préfet des Hauts-de-Seine à suspendre sa garde à vue pour l'hospitaliser d'office dans un établissement spécialisé. Le bébé doit être autopsié ce mardi à l'institut médico-légal de Poitiers, avant la vraisemblable ouverture d'une information judiciaire pour homicide volontaire sur mineur de moins de15 ans, selon le parquet d'Angoulême.
Le maire de Bignac, Michel Fouchier, très ému, a exprimé le "désarroi" dans un village "où tout le monde se connaît", et où la famille en question était "une bonne famille, connue et sans histoire, impliquée dans la vie de la commune". La jeune femme était vue à Bignac quelques fois par an, à l'occasion de séjours dans sa famille.
Se refusant à spéculer sur les raisons de l'abandon du bébé, déni de grossesse ou grossesse non voulue, le maire a dit l'incompréhension des villageois "sous le choc", soulignant rester en contact avec la famille affectée.