Crise énergétique : pour les cinémas, faire tourner les machines coûte de plus en plus cher

La crise énergétique n’épargne pas les cinémas. En Poitou-Charentes, petites et grandes salles tentent de limiter les factures, qui ne cessent de s’alourdir.

Frédéric Arnaud est de nature optimiste. Mais cette fois, il n’arrive pas “à voir le bout” du tunnel.

Quatre fois plus cher

Les factures d’électricité de son cinéma, le Fauteuil rouge, ont été multipliées par quatre et demi en un an.

Je passe de 6 500 € en janvier 2022 à 28 000 € cette année.

Frédéric Arnaud, directeur du cinéma, le Fauteuil rouge à Bressuire

Malgré une année 2022 prolifique, le cinéma risque bien de ne pas pouvoir tenir au-delà du mois d’avril.

“Je fais environ un million d’euros de chiffre d'affaires par an. À 28 000 € par mois, vous faites vite le calcul”, assure le directeur du Fauteuil rouge.

Résultat, à ce rythme, ses caisses seront vides d’ici avril.

Chauffage et projecteurs

Une situation que connaissent plusieurs cinémas dans le secteur, qui ne bénéficient pas toujours des meilleurs tarifs.

“Les factures sont salées. On essaie de réduire en changeant régulièrement de fournisseurs et en prenant des contrats moins longs”, avance Damien Lecouvé, directeur du Cinévals à Saint-Jean-d’Angély.

Car il faut d’abord chauffer les salles, pour accueillir le public dans des conditions agréables.

On essaie de garder une température pas trop chaude pour ne pas endormir le public, ni trop froide qui rend le moment pas top.

Damien Lecouvé, directeur du Cinévals, à Saint-Jean-d'Angély

Mais les dépenses se concentrent surtout en régie. Les projecteurs et plus particulièrement leur lampe sont très énergivores. “Il existe des projecteurs laser, moins consommateurs. Mais ils sont aujourd’hui extrêmement chers”, précise Aldric Bostffocher, directeur du TAP Castille à Poitiers.

Réduire coûte que coûte

Comment réduire sa consommation ? Cette question, ces cinémas y songent depuis plusieurs années. Si le Cinévals a renouvelé ses projecteurs et rénové son bâtiment, le TAP a entièrement renouvelé ses lampes, pour des LED moins consommatrices.

On allume la devanture seulement la nuit et on éteint les serveurs et les projecteurs quand ils ne diffusent pas de film.

Aldric Bostffacher, directeur du TAP à Poitiers

À Bressuire, Frédéric Arnaud sait que changer ses LED ne suffira pas. “On voudrait installer des panneaux photovoltaïques, c’est la seule solution pour rentrer dans nos coûts”, précise le directeur du Fauteuil rouge.

Des travaux coûteux pour l’établissement, qui mise sur une aide de l’agglomération, propriétaire de la Bocapole, où il est situé.

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