Cette semaine, nous consacrons notre page estivale au Poitou insolite, mystérieux, parfois secret. Le premier opus de cette série vous emmène à Poitiers où s'étend un étrange chemin. Le chemin de Trainebot que nous font découvrir trois Poitevins.
Méconnu de la plupart des habitants de Poitiers, le chemin de Trainebot cache nombre de secrets et de trésors enfouis. C’est un lieu hors du temps qu’habite Stéphane Culot depuis 1983 : "on a été énormément séduit par l’endroit. Et on s’est mis à cultiver ces espaces qui ne l’étaient plus d’ailleurs en partie. Il y avait des endroits qui étaient restés en friche depuis pas mal d’années." Dans ce jardin extraordinaire s'épanouissent 1200 variétés, faisant ainsi de Trainebot presqu'un autre bout du monde. Avec le temps, Stéphane Culot reconnait en être devenu un peu "le concierge, le gardien."
De l'autre côté du Clain, l’historien Jean Hiernard cultive lui aussi son jardin secret. Au bord de la rivière, c'est dans sa petite maison, sans eau ni électricité, que l'ancien professeur d'histoire de l'université vient parfois écrire ses livres.
Gérard Simmat est pour sa part l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages sur Poitiers, dans lesquels il révèle parfois certains aspects oubliés. Si de nombreuses parcelles sont aujourd'hui laissées à l'abandon sur le chemin de Trainebot, pendant des décennies, il fut un lieu de sortie réputé, comme le rappelle ce document de l’inventaire du patrimoine de la Communauté d’agglomération de Poitiers disponible en ligne. Avec deux de ses plus fameuses guinguettes, Le Fleuve Léthé et Les Trois Ilots qui ont égayé la vie de plusieurs générations de poitevins.
Sous le soleil d'été, le chemin de Trainebot retrouve parfois ici et là un peu de vie. En attendant que les habitants de Poitiers le redécouvrent peut-être un jour, il demeure, sur près d'un kilomètre, un des lieux les plus surprenants de la ville.