Flambée du prix des carburants et transport routier. "Quand mes camions prennent la route, je perds de l'argent"

Confrontés à la flambée du prix des carburants, les transporteurs routiers se disent asphyxiés. Réunis vendredi soir à La Crèche (Deux-Sèvres), ils envisagent de se mobiliser la semaine prochaine.

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"Ça va péter dans les jours à venir". Guy Rousseau est un transporteur routier inquiet. Et en colère. À 43 ans, il est seul à la tête de sa petite société. Basé à Vix, aux confins de la Vendée et des Deux-Sèvres, il ne possède qu'un camion. 700.000 kilomètres au compteur. 

Depuis jeudi, il ne roule plus. La flambée des prix du carburant a contraint le chef d'entreprise à mettre son activité à l'arrêt. "À 1.400 euros le plein, je ne peux plus suivre" tempête-t-il, "et ça ne fait même pas la semaine."  Combien de temps tiendra-t-il sans rentrée financière ? Il l'ignore mais il ne dit ne pas avoir le choix. 

Rouler me coûte plus que ça me rapporte.

Guy Rousseau, transporteur routier

Alors, ce vendredi soir, Guy Rousseau a réuni ses collègues transporteurs à La Crèche (Deux-Sèvres). Une sorte de réunion d'urgence pour une profession en crise. Dans la salle du centre routier des Pyramides, ils étaient une cinquantaine à avoir fait le déplacement. Essentiellement des petites sociétés, toutes confrontées aux mêmes difficultés.

"On est tous en train de mourir, il faut que ça bouge" martèle-t-il, "et tout le monde est chaud pour bloquer, mais on s'est donné quelques jours pour voir." Une façon de signifier que la réunion prévue lundi au ministère des transports devra déboucher sur des aides concrètes pour la profession. 

30.000 euros de perte

Sur ce point, Damien Poupinot a sa petite idée. "Ce qu'il nous faut, ce sont des aides de l'État sur notre fiscalité" argumente ce chef d'entreprise tout récemment encarté à la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR). "Des reports de charges patronales, voire des annulations, et un coup de pouce exceptionnel sur le remboursement de la TICPE". Ces mesures seraient, selon lui, bien plus efficaces qu'une aide directe sur le carburant. 

Patron d'une entreprise de treize salariés à Ternay (Vienne), il a jusqu'à présent maintenu son activité de façon presque normale mais lui aussi subit de plein fouet la hausse du gazole. "Quand mes camions prennent la route, je perds de l'argent. Et ce sont des pertes sèches significatives." 

En janvier et février, j'ai perdu 30.000 euros sur mes 11 véhicules. Et vu ce qui se profile, je m'attends à en perdre autant sur le mois de mars.

Damien Poupinot, transporteur routier

Dans le métier depuis vingt-cinq ans, il assure n'avoir jamais connu une telle augmentation et se dit "fatigué physiquement de cette tension très difficile à supporter". Pour autant, il estime que les cours du baril ne sont que l'élément déclencheur d'une crise aux racines bien plus anciennes. 

Arrêter les camions

"Le carburant, c'est l'arbre qui cache la forêt. Ces dernières années, tout a augmenté : les frais de routes, les autoroutes, les salaires, et même les pneumatiques. Surtout, et c'est notre plus gros problème, les donneurs d'ordre nous imposent leurs tarifs sans respecter les règles commerciales en vigueur. C'est illégal". La profession dispose bien d'une clause d'indexation pour répercuter les hausses des carburants auprès de leurs clients mais elle est mal appliquée. 

Comme Guy Rousseau, Damien Poupinot se dit prêt à agir pour se faire entendre. Reste à déterminer la forme que prendront leurs actions. Les transporteurs routiers de la région ont d'ores et déjà prévu de se réunir une nouvelle fois la semaine prochaine pour en discuter. La FNTR fera de même avec ses adhérents en début de semaine prochaine.

Blocages, barrages filtrants, opérations escargot, toutes les options sont sur la table. "On pourrait aussi juste arrêter les camions, ne plus bouger. Quand le consommateur réalisera que les rayons sont vides, là, on aura alerté l'opinion publique et peut-être que les choses bougeront."

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