Gilets jaunes : les commerçants de Poitiers sud s'inquiètent de la chute de leur chiffre d'affaires

La zone commerciale de Poitiers Sud a vu sa fréquentation chuter depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. Certains commerçants revendiquent une perte jusqu'à 80% de leur chiffre d'affaires, samedi. Ils se disent inquiets pour leur entreprise et ne comprennent pas le blocage du site.

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Agir contre les effets sur leurs entreprises du mouvement des Gilets jaunes : les commerçants de la zone de Poitiers Sud se sont rassemblés spontanément mercredi matin devant leurs boutiques et ont constitué un collectif. Certains affirment que, depuis samedi, leur chiffre d'affaires a été divisé par 4.

Gwenaelle Hollman-Nico, directrice du magasin Auchan, les reçoit. Elle-même a constaté une baisse de son chiffre d'affaires de 80%, samedi, de 25% lundi et de 15% mardi.

"Notre démarche est de se dire que, réunis à plusieurs, nos voix porteront plus que chacun de son côté", commente Olivier Toutfaire, restaurateur.
Des commerçants de la zone de Poitiers Sud se réunis mercredi pour échanger sur l'impact du mouvement des Gilets jaunes sur leur activité. © Francis Tabuteau / France 3 Poitou-Charentes
"Impact dramatique"
"On a envoyé un message à la préfecture ce matin pour leur dire que l'impact du mouvement était dramatique sur l'ensemble des commerces", indique Mme Hollman-Nico. "Nous avons transmis notre impact financier par écrit", poursuit-elle. "On doit les contacter à nouveau. Ce qui serait intéressant, c'est de connaître les chiffres dans vos commerces et de les transmettre."

Autour de la table, une voix s'élève : "Nous, c'est un chiffre d'affaires divisé par trois". Puis une autre : "Nous, c'est divisé par 4, et par 5 samedi."

Ce qui est important aujourd'hui c'est de dire à nos clients que la zone est accessible, que l'on y circule, parce que je pense que tout le monde est inquiet mais ça circule! (G. Hollman-Nico)

Tous s'accordent à dire que l'enjeu est collectif. Une commerçante s'interroge : "Et ils vous disent quoi à la préfecture quand vous leur parlez ?"

"Tant que le rond-point n'est pas bloqué, que le barrage est filtrant, ils n'interviendront pas."

Gwenaëlle Hollman-Nico poursuit et insiste sur "ce qui est important aujourd'hui" : "dire à nos clients que la zone est accessible, que l'on y circule, parce que je pense que tout le monde est inquiet mais ça circule!"

Pas opposés au mouvement
"Je ne suis pas contre le mouvement des Gilets jaunes, mais concrètement, nous, on a fait quoi ?", s'inquiète Arnaud Rouquié, gérant du magasin Animalis. "Ca divise notre chiffre d'affaires par 4 ou 5 alors qu'on est à des périodes qui devraient être très fortes pour nous. On ne fait plus rien, on n'est plus livrés, on ne peut plus faire de mise en rayon."

A un mois du début des fêtes de Noël, pour de nombreuses familles, la période est celle des achats des cadeaux.

Le point crucial d'une petite entreprise, c'est la trésorerie. Là, forcément, on touche au point le plus sensible (S. Jolly-Zimolong)

Au magasin Joué Club, Sabine Jolly-Zimolong, gérante, indique que dans sa corporation, "60% de l'activité se fait sur le dernier trimestre".

"Le 20 décembre, rappelle-t-elle, c'est le début des vacances de Noël et à cette date, les parents ne font plus d'achats de cadeaux. Ca se fait avant. Ensuite, les achats sont des achats alimentaires." 

Et le 20 décembre, répète-t-elle, "c'est dans un mois".

-70% de chiffre d'affaires, samedi
Cette gérante revendique une "baisse de 70%" de son chiffre d'affaires depuis samedi, "ce qui est énorme car on est sur des valeurs très importantes".

Pour elle, les premières victimes de la baisse de l'activité seront les salariés recrutés en CDD pour les fêtes de fin d'année. "On ne va pas pouvoir poursuivre avec eux", se désole-t-elle
Des commerçants de la zone de Poitiers Sud, touchés par le mouvement des Gilets jaunes, se sont constitués en collectif pour faire entendre leur voix. © Francis Tabuteau / France 3 Poitou-Charentes
Son activité est celle d'une indépendante. "On finance nos stocks", explique-t-elle. "Le point crucial d'une petite entreprise, c'est la trésorerie. Là, forcément, avec de telles baisses, on touche au point le plus sensible."

De son côté, Olivier Toutfaire confirme : "On n'est pas opposés au mouvement, mais on est en colère! En colère pour nos comptes, pour nos gens qu'il faudra payer à la fin du mois! Cibler les commerçants, je ne comprends pas!"

Le rond-point, un symbole
Au rond-point de Poitiers Sud, les manifestants en gilets jaunes sont toujours rassemblés. Le dispositif peut paraître impressionnant, mais la circulation n'est pas bloquée, les véhicules passent.

Gwenaëlle Hollman-Nico explique être en contact avec les manifestants mais a conscience de représenter, à leurs yeux, un grand groupe de distribution.

"Ce rond-point est un rond-point stratégique", commente-t-elle. "C'est la sortie d'autoroute, c'est l'entrée de ville, c'est tout ça qui est visé, et non le centre commercial et les magasins. Je comprends que c'est pour avoir un poids, une voix plus forte qu'il est bloqué".
Au rond-point de Poitiers Sud, mercredi, des palettes de bois se consument mais la circulation n'est pas interrompue. Les véhicules circulent, le barrage est filtrant. © Francis Tabuteau / France 3 Poitou-Charentes
De la fumée s'élève de ce rond-point. Des palettes en bois se consument. Certaines ont été déposées tout autour de la chaussée. Par endroits, des manifestants ont disposé des chaises.

Le barrage s'est poursuivit toute la journée de mercredi, sous le regard des forces de l'ordre, très visibles sur ce barrage filtrant.

Le reportage d'Anne-Marie Baillargé, Francis Tabuteau et Patrick Mauduit.
Intervenants : Pascale Pinalie, commerçante boutique Bébé 9 - Gwénaëlle Hollmann-Nico, directrice de l'hyprmarché Auchan - Abine Jolly-Zimolong, commerçante JouéClub
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