Toute la semaine, le Poitiers Film festival a vu s'affronter en sélection officielle le meilleur de la production des écoles de cinéma du monde entier. Dans le vivier des cinéastes en compétition, les futurs grands réalisateurs de demain.
Les lumières viennent de s'éteindre dans la grande salle du Théâtre auditorium de Poitiers (TAP). Un jeune homme attend les réactions du public dans la salle. Son nom : Gabriel Bihina Arrahnio, réalisateur germano-camerounais, étudiant à l'université Babelsberg de Berlin. Son second court-métrage, sélectionné en compétition officielle, va être présenté devant le public poitevin.
Son film, I Was Never Really Here, raconte l'histoire de deux jeunes garçons d'origine ghanéenne en Allemagne. L'un est intégré, l'autre attend des papiers. Derrière leur amitié, un amour naissant.
Gabriel Bihina Arrahnio aime se placer au milieu du public. "J'aime écouter les réactions des spectateurs", confie le trentenaire. "Souvent, après le film, les gens viennent vous parler pour vous dire qu'ils ont aimé ou que quelque chose les a touchés, et on se dit que peut-être, on fait quelque chose de bien."
À l'issue de la projection, un échange est proposé. Le public l'interroge sur sa direction d'acteurs. Comment dire l'histoire d'amour naissante entre les deux personnages ? Gabriel Bihina Arrahnio explique que tout s'est joué "à travers les échanges de regard".
On est deux productrices. Souvent, je repère, on en parle en interne toutes les deux et ensuite, j'envoie un mail pour poursuivre la discussion avec la personne que j'ai repérée.
Katia KhazakProductrice, Aurora Films
Comme lui auparavant, des étudiants du nom de Noémie Lovsky, Emmanuelle Bercot, Nadav Lapid ou Joachim Trier, sont passés par le Poitiers Film festival et sont, depuis, devenus des cinéastes de renom, nommés ou primés dans les plus grands festivals.
Intégrer les étudiants à l'industrie du cinéma
Ces grands noms font partie des artistes qui ont réussi le passage, parfois délicat, des années d'études au monde professionnel. Parallèlement à la compétition officielle, le Poitiers Film festival développe des dispositifs pour aider les cinéastes à s'intégrer au mieux dans l'industrie du cinéma.
Jump In est l'un d'eux. Il accompagne des étudiants dans la concrétisation d'un projet de film, souvent un long métrage. Parmi les intervenants, des représentants des différents métiers dans la profession. Katia Khazak, productrice pour la société Aurora Films, est l'une des intervenantes cette année, également membre du jury. Réflexe professionnel oblige, elle profite du festival pour dénicher de nouveaux talents avec qui travailler plus tard.
"Souvent, je repère, on en parle en interne, explique-t-elle. On est deux productrices et ensuite j'envoie un mail pour poursuivre la discussion."
Une chance supplémentaire pour les étudiants en sélection de commencer leur carrière.