Promis par le ministre de l'Éducation nationale, les auto-tests pour les enseignants et pour les élèves commencent à arriver. Le protocole prévu par le ministère semble cependant très lourd à mettre en place selon les syndicats de directeurs d'établissements.
Le dépistage dans les établissements scolaires promis par le ministre de l'Éducation Nationale a un peu de mal à se mettre en place. Si certaines écoles primaires ont déjà reçu les auto-tests que les enseignants doivent effectuer deux fois par semaine, dans les collèges et les lycées, ce n'est pas forcément le cas. Et la mise en place du dépistage des élèves s'annonce assez complexe. D'autant que la totalité des 60 millions d'auto-tests qui doivent être distribués dans les établissements scolaires ne sont pas encore arrivés. Thierry Roul, le secrétaire académique (86) du Syndicat National des Personnels de Direction de l'Éducation Nationale UNSA explique que dans son établissement par exemple, 850 tests pour les élèves et 70 pour le personnel sont arrivés, cela représente 60% des besoins.
Des consignes inadaptées aux établissements
Les consignes du ministère demandent par exemple qu'une salle de classe soit dédiée à ces auto-tests, sauf que tous les établissements scolaires n'ont pas de salle vide assez grande pour accueillir les élèves et les personnes qui surveilleront la réalisation des tests dans le respect des règles de distanciation. Le temps à consacrer à ces tests est aussi un problème que les directeurs d'établissements mettent en avant. Pour tester les 1.000 élèves d'un établissement en demi-jauge, il faudrait 58 heures. Le test en lui-même est rapide mais il faut attendre 15 à 20 minutes pour la lecture du résultat.
La surveillance est aussi un problème. Il est demandé de faire appel aux médecins et infirmières scolaires, encore faudrait-il qu'il en ait dans tous les établissements ce qui est loin d'être le cas.
Il y a autant d'établissements qu'il y a de conditions de réalisations de ces tests.
Pour Jean Klein, pas question de s'opposer par principe "tout ce qui est fait pour préserver l'état de santé des élèves est important". Ce que les directeurs d'établissements déplorent c'est qu'au bout de plus d'un an de crise, la réalité des écoles des collèges, des lycées et le travail des personnels soit aussi peu prise en compte. Impossible par exemple de dire aux élèves de faire le test chez eux et de transmettre le résultat deux fois par semaine. Rien ne garantira la bonne réalisation du test ni l'exactitude de son résultat. Et puis certains élèves pourraient aussi s'abstenir de communiquer un résultat positif.
Il y a une crainte, c'est que les élèves de troisième et de Terminale qui ont un test positif à la maison s'abstiennent de le communiquer pour ne pas avoir à repasser en septembre les épreuves du brevet ou du bac.
Reste également à former les personnels non médicaux à la réalisation de ces tests et obtenir l'accord des parents, la logistique est énorme et les personnels ne direction ne savent pas comment ils pourront répondre à l'objectif fixé par le ministère.