"Maintenant que le 49.3 est passé, oui, le ton monte d’un cran" : à Poitiers, des blocages contre la réforme des retraites

Quelques heures avant le début de la manifestation du 23 mars contre la réforme des retraites à Poitiers, les manifestants se sont rassemblés pour bloquer la porte de Paris et la porte de la Madeleine. La mobilisation se durcit face à un gouvernement qui fait "la sourde oreille".

La contestation ne faiblit pas à Poitiers. Tôt le matin du 23 mars, des premiers opposants étaient présents à la porte de Paris et celle de la Madeleine, points stratégiques permettant l'entrée au centre-ville. Aux côtés des organisations syndicales, les lycéens également se mobilisent avant même le début de la manifestation, à 14 heures à Poitiers. 

Des blocages aux entrées de Poitiers avant la manifestation

Des feux de palettes et un barrage filtrant. À la porte de la Madeleine, la file de voiture s'allonge, provoquant la colère de certains automobilistes. Des noms d'oiseaux fusent. D'autres, au contraire, sont solidaires du mouvement. "Même si c’est très gênant pour pouvoir travailler et circuler, à un moment donné, le manque de discussions et d'échanges fait que l'on comprend", réagit l'un d'eux. 

Sur le barrage, Marie-Laure Noël, secrétaire départementale santé-socio du syndicat Sud, ne décolère pas : "Cette réforme est profondément injuste !" Elle déplore l'absence de prise en compte de la pénibilité pour sa branche. "La réalité, c'est qu’à 60-61 ans, quand on a encore la chance d’être au boulot, on est dans un état pitoyable, alerte-t-elle. Et en plus, il y a 70 % de femmes dans notre secteur, donc on est d’autant plus pénalisées par cette réforme."

Des manifestants encore plus déterminés ?

Porte de Paris, le trafic est totalement bloqué. Aucune voiture ne passe. Sur le rond-point, des feux de palettes et des barricades empêchent la circulation. "Ce projet de loi est dégueulasse, pour tout le monde, et surtout pour les femmes. Cette réforme, on n'en veut pas, 49.3 ou non, donc je pense qu’on continuera. Un moment donné, il va falloir que Macron nous entende", prévient Arnaud, travailleur dans le médico-social et représentant syndical de Solidaires. 

Les gens ne veulent plus que ce gouvernement continue à massacrer et saccager nos conditions de travail et de retraite. Il faut que le gouvernement arrête de faire la sourde oreille.

Arnaud, représentant syndical Solidaires

Ce 23 mars 2023, les organisations syndicales sont au rendez-vous et font front contre la réforme des retraites. "Ici, on est en intersyndicale, on a tous des positions différentes sur tout un tas de choses, mais sur ce sujet-là, on est à l’unisson", constate Arnaud. Il regrette l'absence de volonté de dialogue avec les syndicats de la part du chef de l'État qui leur a "claqué la porte au nez".

Une situation fédératrice pour les organisations, qui commencent à durcir leurs actions. "Depuis le début, les manifestations sont pacifistes, mais maintenant que le 49.3 est passé, oui, le ton monte d’un cran parce que la population n’en peut plus de se sentir martyrisée", constate le représentant Solidaires, tout en précisant que toute forme de violence est condamnée. 

On n'est pas trop jeunes pour se mobiliser et manifester !

William, lycéen manifestant le 23 mars 2023

Sur place, les syndicats ne sont pas seuls, une cinquantaine de lycéens est également dans la rue. Ils ont d'abord bloqué le lycée du Bois d'Amour, au sud de la ville. "On ressent le besoin de se battre pour nous, mais aussi pour nos parents et nos grands-parents, explique Maëlys, l'une d'entre eux. Si on cède maintenant, ensuite, ce sera 67 ans, puis 70 ans et puis on n’aura plus de retraites. C’est pour cela que c’est important pour nous, les jeunes, de se mobiliser !"

Malgré l'adoption au Parlement de la réforme des retraites, la contestation ne faiblit pas. Les organisations syndicales font bloc, unies, pour dénoncer une réforme "injuste et inutile".

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité