Une douceur remarquable s'est installée sur la France depuis quatre jours, un épisode exceptionnel en plein hiver qui a conduit dès dimanche à des températures records dans le sud de la France. En Poitou-Charentes aussi, nous avons été concernés par cet épisode de douceur.
Dans tous les jardins et dans tous les vergers, la végétation a cru à l'arrivée du printemps et les premiers bourgeons et boutons ont déjà éclos, notamment sur les arbres fruitiers, avec une dizaine de jours d'avance. Mais, nous ne sommes qu'au début du mois de février et l'hiver n'a peut-être pas dit son dernier mot. Il pourrait à nouveau geler et c'est ce que craignent tous les jardiniers et arboriculteurs qui vont surveiller de près le thermomètre.
S'il se met à geler fort, ce sera problématique. Un arbre en fleur peut descendre jusqu'à -2,-3, l'arbre arrive à s'en sortir. Jusqu'à -5, on peut mettre des petites chaufferettes qui réchauffent l'atmosphère de un à deux degrés. En revanche, si courant mars, les températures venaient à baisser à -5,-6, on perdrait notre production."
Simon Bénetau, gaec "Les jardins de la Frolle"
Un refroidissement à partir de mercredi
De fortes gelées qui, pour l'instant, ne sont pas au programme même si l'atmosphère va se refroidir à partir du milieu de cette semaine. C'est ce que confirme Luc Bonet, prévisionniste à Météo France à Poitiers.Mais la prudence reste de mise car "jusqu'en avril, on peut avoir des coups de froid qui peuvent être encore importants avec des -3, -4", nous prévient Luc Bonet.Dans les dix jours qui viennent, on ne voit pas de grand froid. On va avoir une petite période tout à fait normale en cette saison au milieu de la semaine avec de très faibles gelées et ensuite on reviendra avec des températures un peu supérieures aux normales. Donc pas de grand froid pour les dix jours qui viennent.
12,7 à Poitiers la nuit dernière
Dans la région, cette douceur exceptionnelle en plein hiver a surtout été constatée la nuit. Nous avons battu des records en matière de températures minimales nocturnes.Alors faut-il s'attendre à des hivers plus doux à l'avenir ? C'est du moins la tendance constatée ces dernières années. L'an passé déjà des records avaient été battus avec 23,4 degrés à Poitiers à la fin du mois de février.En fait, nous avons eu quatre nuits consécutives avec plus de 10 degrés au dessus des mormales. la nuit dernière, de dimanche à lundi, on a battu des records de température minimale. On a relevé à Poitiers 12,7 degrés sachant que la normale à cette période c'est un degré. c'est un record absolu pour un mois de février à Poitiers.
Luc Bonet, prévisonniste à Météo France
Cette vague de douceur relève bien des mêmes tendances que les canicules d'été, intensifiées par le réchauffement climatique.Les records s'accumulent sur ces dernières années et ça c'est très clair, la tendance est à un réchauffement.
Luc Bonet, prévisionniste à Météo France
Mais avec le réchauffement de la planète, "globalement on a des masses d'air plus chaudes qu'avant, donc à situation météorologique égale, on a tendance à battre plus de records de douceur que par le passé", ajoute-t-il.Avant tout, c'est la météo, avec des courants d'air ouest-sud-ouest qui nous ramènent de l'air tiède en provenance des Açores et de l'Atlantique subtropicale,
François Jobard, prévisionniste à Météo-France.
Cet épisode de douceur qui va prendre fin dès demain est d'autant plus exceptionnel que le période entre fin janvier et début février devrait être la plus froide de l'année.
?️ La tempête #Hervé marque la fin de la douceur exceptionnelle
— Météo-France (@meteofrance) February 3, 2020
Après le pic de douceur exceptionnel qui prend fin ce lundi, la tempête Hervé concernera demain mardi : les Alpes et la Corse. Elle sera accompagnée d'une franche baisse du mercure.
▶️ https://t.co/pELN41ucSQ pic.twitter.com/mmxpy8pN17
Mais cet hiver est particulièrement doux. Les mois de décembre et janvier réunis constituent le deuxième début d'hiver le plus chaud depuis au moins 1900, derrière le début d'hiver 2015-2016, selon Météo-France.
Reportage de Sophie Goux, Laurent Gautier et Bénédicte Biraud :