Ce mardi après-midi neuf primates, évacués du zoo du bassin d’Arcachon, ont trouvé refuge à la Vallée des singes de Romagne. Menacés par les incendies en Gironde, les animaux ont été évacués de leur zoo d’origine, situé à La Teste-de-Buch, à la demande de la préfecture et accueillis dans des zoos volontaires.
Ce mercredi, vers 16 H 30, neuf primates ont été libérés de leurs caisses de transports au sein du parc animalier de Romagne, épuisés, après avoir traversé la région. Menacés par les fumées toxiques qui se dégagent des incendies en Gironde, tous les animaux ont été évacués la veille, en urgence, de leur zoo d’origine, situé à La Teste-de-Buch, à la demande de la préfecture. La Vallée des singes fait partie des nombreux volontaires ayant répondu à l’appel de l’Association française des parcs zoologiques afin d’accueillir les animaux réfugiés.
Un long voyage
Dès leur arrivée, les nouveaux locataires ont été installés dans des « loges », éloignées du public et spécialement préparées pour eux. "Nous avons été prévenus du transferts des animaux lundi soir, explique Marielle Lebrun, soigneuse animalière à la Vallée des singes et membre de l’équipe d’accueil des primates évacués. Certains collègues ont même commencé à aménager les cages dans la nuit."
Pour les bonobos, cette race de petits chimpanzés, l’organisation était très sobre : "Il fallait impérativement deux choses dans la loge, des hamacs pour que les singes puissent se reposer et de quoi faire un nid confortable", souligne la soigneuse.
Voir des visages familiers les rassure, c’est pour ça que je suis venue avec eux.
Lara Houplain, soigneuse-animalière
Fatigués, les primates sont surveillés de près par l’équipe de soigneurs et réhydratés. "Le voyage s’est bien passé, raconte Lara Houplain, soigneuse-animalière du zoo du bassin d’Arcachon, qui a fait le déplacement avec les primates dont elle s’occupe. La chaleur était le plus difficile à gérer. Tout va bien maintenant, ils vont s’en remettre." Par la grille elle glisse à Congo, l’un des chimpanzés, des tranches de melon, des carottes et quelques mots doux. "Voir des visages familiers les rassure, c’est pour ça que je suis venue avec eux."
Pas question de mélanger les animaux
Plus loin, Adam, le fils de Congo, et sa compagne, sont eux aussi placés à l’écart des primates installés à la Vallée des singes depuis des années. "Peu importe le temps que nous resterons, il n’est pas envisageable de mélanger les singes des deux zoos", précise Lara Houplain. Elevés dans des environnements très différents, les primates n’ont pas les mêmes codes sociaux et les mêler reviendrait à bouleverser leur équilibre.
Pour le moment, les primates restent donc dans des loges couvertes. "Le parc est conçu pour des espèces plus petites, qui n’ont pas une grande capacité de saut. Mais si nous souhaitons leur fournir un extérieur, nous élaguerons certains arbres", affirme Lara Ulliac, soigneuse-animalière à la Vallée des singes, en charge des soins de deux primates, André et Nemo.
Maintenant que l’installation est terminée l’équipe peut souffler, bien qu’il soit encore difficile d’anticiper la suite des événements. "Pour l’instant nous pensons rester au moins une semaine, mais tout peut changer", prévient Lara Houplain. Une seule chose est sûre : la soigneuse restera auprès de ses protégés jusqu’à leur départ, qu'importe le temps que cela prendra.