"On voit bien que ce n'est pas évident pour tout le monde" : consentement, respect de l'intimité, un festival pour apprendre l'égalité

Combattre le sexisme, prôner l'égalité femme homme, le consentement et le respect de l'intimité de chacun, c'est pour porter ces valeurs dans les territoires ruraux que le festival les Affranchies s'est tenu à Chiré-en-Montreuil, dans la campagne poitevine.

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"Ça arrive que les copains s'amusent à baisser le pantalon des autres dans la cour" raconte Victor, écolier à Chiré-en-Montreuil. "Des anecdotes comme celle-là, on entend encore plein ", constate Alice, sa maman. "On pourrait en rire, mais finalement non, ce n'est pas drôle".

Autour du château de cette petite commune rurale située à 20 km à l'ouest de Poitiers, un festival inédit s'est déployé en cette fin septembre, intitulé les Affranchi-e-s. Des animations, des jeux, des spectacles, pour sensibiliser concrètement à des notions vastes et abstraites telles que l'égalité femme homme, ou le consentement.

Connaître les limites

"Les parties intimes, elles appartiennent vraiment à la personne, elles sont secrètes. C'est ça l'intimité. Et personne, aucun adulte ni aucun enfant n'a le droit de toucher de manière volontaire les fesses, la poitrine ou le zizi des personnes" explique Lucas, membre de l'association culturelle et sportive des écoles publiques ACSEP 86, à Victor.

"C'est important de leur expliquer dès le plus jeune âge ce qui est possible, ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas. Au quotidien, on voit bien que ce n'est pas évident pour tout le monde. On peut le subir en tant qu'adulte, et on observe que chez les enfants non plus ce n'est pas évident" constate Alice.

Des inégalités et des violences, toujours

 "Nous les enfants de 68, on a grandi avec la certitude qu'arriver à cette égalité homme femme serait possible, mais en réalité ça s'est vite délité. Les circonstances économiques, la société patriarcale, le manque de moyens accordés par les pouvoirs publics n'ont pas permis de développer véritablement cette égalité" constate aujourd'hui la présidente du festival les Affranchi-e-s Christine Burgères. " Être une femme en 2024, ce n'est pas toujours simple : la preuve, on en est toujours à 104 féminicides" alerte-t-elle.

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performance autour de l'excision ©France télévisions

Persistance des stéréotypes

L'étude sur les stéréotypes de genre publiée en février dernier par la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) fait état de "stéréotypes de genre encore très ancrés, notamment chez les hommes".

Des stéréotypes qui persistent aussi chez les femmes, et induisent leurs choix, professionnels par exemple : "Les jeunes filles en âge de faire des études choisissent toujours plus les métiers du care (du soin, NDLR), et les métiers scientifiques sont plutôt choisis par les garçons. C'est quelque chose qui est en train de changer et qui doit changer" affirme Christine Burgères.

Différences salariales, faible accès des femmes aux postes à responsabilité, secteurs d'activité genrés,  l'organisation de développement et de lutte contre la pauvreté Oxfam France dresse le même constat d'inégalités entre les femmes et les hommes toujours marquées, dans tous les pays du monde.

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