Vous l'avez peut-être oublié mais cette nuit du 24 au 25 octobre 2020 nous passons à l'heure d'hiver. A trois heures du matin, les horloges reculeront d'une heure et il ne sera plus que deux heures. Ce changement d'heure entraîne une hausse importante des accidents de la route impliquant des piétons
Les chiffres sont éloquents et évoquent d'eux mêmes la nécessité pour les piétons d'être prudents et de se rendre visibles le plus possible. "Dans les semaines qui suivent le changement d'heure, on observe une augmentation de 50% des accidents de piétons." indique Cécile Lechère, en charge de la prévention des risques routiers chez MMA, le groupe d'assurance mutuelle française.
Chaque année, selon l’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière), cette période est marquée par un pic d’accidentalité. Le nombre d'accidents impliquant un piéton augmente de manière récurrente, de +42% en novembre, par rapport au mois d'octobre (à la fin duquel se produit le changement d'heure), sur le créneau horaire de 17 h - 19 h (et +13,6 % sur la tranche horaire matinale de 7 h - 9 h).
La nécessité de se rendre visible de tous
Le matin ou le soir, la nuit dure plus longtemps ou commence plus tôt et correspond généralement aux horaires de début et de sortie du travail. Les piétons, cyclistes ou utilisateurs de trottinette deviennent alors plus vulnérables et doivent redoubler de vigilance mais aussi se rendre plus visibles en utilisant des vêtements ou des bracelets réfléchissants. Les cyclistes, quant à eux, doivent absolument équiper leur vélo de feux lumineux à l'arrière et à l'avant.Cette semaine, la Sécurité routière a rappelé, dans un communiqué, à tous les usagers de la route et notamment aux piétons, cyclistes et utilisateurs de trottinettes, l’importance de se rendre visibles.
Les automobilistes doivent aussi, évidemment, être encore plus attentifs et ne pas oublier qu'il faut en toutes circonstances partager la route avec les autres usagers, encore plus quand ils sont en position de vulnérabilité, ce qui est le cas des piétons.
On sait que les quatre mois d'hiver concentrent 44% des piétons tués donc on voit bien qu'un piéton est plus vulnérable la nuit.
Cette année, encore plus que les précédentes, ce message de prudence doit être entendu de tous car les utilisateurs de vélos ou de trottinettes sont de plus en plus nombreux, notamment en ville.
Ces derniers mois, nous avons enregistré une forte hausse de la mortalité des cyclistes. En septembre, 37 cyclistes ont été tués ce qui est le bilan le plus dramatique des 10 dernières années. Il ne faut pas oublier que 21 % des cyclistes tués ou blessés le sont la nuit..
"Le risque d'accident est amplifié par la baisse de la luminosité qui engendre nécessairement un manque de visibilité." ajoute la déléguée interministérielle à la sécurité routière.
? Chaque année, le passage à l'heure d'hiver provoque un pic d'accidentalité piétonne. Redoublons tous de vigilance ! #ChangementdHeure pic.twitter.com/sChStM59HD
— Sécurité routière (@RoutePlusSure) October 25, 2020
Le changement d'heure en sursis
Ce changement semestriel d'heure (passage à l'heure d'hiver le dernier dimanche d'octobre, à l'heure d'été le dernier dimanche de mars) est très contesté pour son effet sur les rythmes biologiques, notamment par des médecins ou des parents d'enfants en âge scolaire.Au niveau européen, le régime du changement d'heure a été harmonisé en 1980. Il était justifié à l'époque par des économies d'énergie, dont la réalité est discutée. La Commission européenne a proposé en septembre 2018 de le supprimer... en 2019. Mais finalement, le Parlement européen a voté en mars 2019 un report à 2021. Depuis, la crise du Covid-19 est passée par là, et le dossier est en suspens.
Il s'agit notamment d'inciter les pays à harmoniser leur choix d'heure légale, afin d'éviter d'aboutir à un patchwork de fuseaux horaires entre voisins.
En France, une consultation en ligne organisée en février par la commission des Affaires européennes de l'Assemblée nationale avait reçu plus de deux millions de réponses, massivement (83,74%) en faveur de la fin du changement d'heure et 59% des participants avaient indiqué leur préférence pour l'heure d'été.