La Nouvelle-Aquitaine fait face à une pénurie de chauffeurs de cars scolaires. A quelques jours de la rentrée des classes, une centaine de postes restent à pourvoir. La région met en place des solutions pour pallier ce manque d'effectifs.
La situation est "tendue, sans être catastrophique", assure la région, dont c'est la compétence.
En Nouvelle-Aquitaine, sur les 4 400 postes de chauffeurs scolaires nécessaires, une centaine sont vacants, à moins de deux semaines de la rentrée des classes. Les entreprises du secteur, auxquelles la région confie cette mission, ont beaucoup de mal à recruter. En particulier "sur les territoires ruraux" affirme Renaud Lagrave, vice-président de la région en charge des mobilités.
Dans la Vienne notamment, certaines villes peinent à régler la situation. C'est le cas à Dissay, où 24 adolescents sont pour l'heure sans ligne de bus. "J'ai bon espoir qu'on puisse arriver à trouver des solutions. Il faudra peut-être passer par des solutions transitoires, pour assurer un service minimum on va dire", confiait Michel François, maire de la commune lundi 22 août sur l'antenne de France 3 Poitou-Charentes.
Des solutions trouvées à court terme
Mais Renaud Lagrave se veut rassurant : aucun élève ne devrait être privé de ramassage scolaire dans la région. "Honnêtement, les entreprises font feu de tout bois pour trouver des chauffeurs, affirme-t-il. Il y a des recrutements qui sont finalisés. Elles trouvent des solutions en interne pour assurer les transports, avec des redéploiements de postes. J'ai par exemple un chef d'une entreprise de transport qui m'a dit être prêt à reprendre le volant."
Des solutions d'urgence pour répondre à un problème d'ampleur, qui touche tout le territoire français. Mais des mesures à moyen et long terme seront aussi nécessaires.
C'est la sortie du Covid qui aboutit à ça, parce qu'il y a eu un arrêt des transports scolaires pendant une longue période. Les gens qui travaillaient dans ces entreprises sont partis ailleurs. Résultat, aujourd'hui, pour les faire revenir, c'est extrêmement compliqué. Donc, il faut former de nouvelles personnes, et c'est relativement long, car il faut passer le permis.
Renaud Lagrave, vice-président de la région Nouvelle-Aquitaine, en charge des transportsSource : France 3 Aquitaine WEB
Le métier peine à susciter des vocations, et cela s'explique par des conditions d'emploi peu attractives. "Pour le scolaire, on est sur des temps de travail qui sont quasiment des mi-temps annualisés. Aujourd'hui, c'est compliqué pour certains de prendre ce type de contrat."
Les conducteurs gagnent par conséquent en moyenne "800 euros par mois" selon Patrice Clos, secrétaire général du syndicat Force Ouvrière Transports, interrogé par l'Agence France Presse. Peu d'heures travaillées dans la journée donc, et des horaires souvent contraignants, avec une prise de poste tôt le matin et une fin de service vers 19h00.
Rendre le secteur plus attractif
Il est ainsi urgent de revaloriser le métier, selon Renaud Lagrave. "Il faut qu'on arrive à compléter les heures pour que les salariés aient des temps complet. Nous, on essaie d'enchaîner les circuits pour qu'ils aient le plus d'heures possibles".
Sur l'ensemble du territoire français, l'Association des régions de France évalue le déficit de chauffeurs à 3 700 personnes. Les organisations patronales du secteur, elles, parlent plutôt de 8 000 conducteurs manquants.