Ce matin, dès 8 heures, une trentaine de parents d'élèves et de membres de collectifs de soutien aux réfugiés ont manifesté devant l'école Paul-Blet à Poitiers. Ils défendent une famille arménienne avec trois enfants qui est menacée d'expulsion depuis le 5 avril.
"Depuis trois ans, ils vivent à cinq dans une pièce, à l' hôtel Le Régina , près de la gare, dans des conditions insalubres. La maman, qui était professeur de chimie en Arménie, n' a pas fait la cuisine pour ses enfants depuis trois ans. Les enfants commencent à avoir des problèmes de santé. La priorité c'est de régulariser leur situation administrative pour leur trouver un logement décent", explique Delphine Le Bihan, membre d'un des collectifs de soutien.
Le couple Danelyan-Khachatyran est arrivé à Poitiers en 2012. Ils ont trois enfants : Mané, 2 ans et demi qui va à la crèche, Diana, 5 ans, en Grande section de maternelle, et Sanghiz, 10 ans en CE2 à l'école Paul Blet à Poitiers.
Ce matin, devant l'école, cette famille d'origine arménienne était entourée par une trentaine de parents d'élèves et membres de collectifs de soutien aux migrants : Cimade, RESF, D'ailleurs nous sommes d'ici.
La préfecture de la Vienne a prononcé leur obligation de quitter le territoire le 5 avril 2016.
Les associations de soutien ont lancé une pétition sur change.org et le couple a déposé un recours devant le Tribunal administratif de Poitiers qui doit rendre sa décision le 7 juillet.
3 ans à Poitiers : entre squatt et hôtel
Arrivée en 2012, cette famille d'origine arménienne a passé plusieurs mois dans un squatt à Poitiers, l'ex-CHRS rue d'Oléron, avant d'être relogée par la Croix Rouge. Sans statut de demandeuur d'asile, leur demande a été rejetée, ils ne peuvent pas accéder à un centre d'hébergement ou à un appartement HLM. "Nous allons nous réunir devant l'école une fois par semaine pour sensibilser les gens sur cette situation intolérable, confie une des membres du collectif de soutien. Nous attendons le 7 juillet ( ndlr : décison du tribunal administratif) avec impatience pour pouvoir les aider à refaire une demande d'asile et leur trouver un logement décent."