Comment parler de sexe avec des ados ? La réponse n'est pas simple. Depuis l'avènement d'Internet, beaucoup de jeunes regardent des films pornographiques régulièrement et n'ont parfois que ça comme modèle. Les militantes du Planning Familial, elles, vont dans les lycées faire de l'information.
Un sondage réalisé en mars 2017 par l'Ifop pour Le Figaro montrait que 50% de 15 à 17 ans déclaraient avoir déjà surfé sur des sites pornographiques sur Internet. Par ailleurs, l'âge moyen du premier visionnage d'un film X se situait autour de 14 ans. Autant dire que pour beaucoup d'adolescents, la sexualité se construit avec la pornographie comme modèle, donc avec ce qu'elle peut véhiculer sur les femmes, les genres ou les rapports entre les sexes.
Un travail d'information indispensable
Depuis 40 ans, Françoise Petit, militante du Planning Familial arpente les lycées et les collèges de la région pour parler de sexe aux ados, pour leur donner les bons mots pour désigner les parties génitales masculines et féminines. Elle déconstruit certains stéréotypes, parle de genre, et lutte contre les discriminations. La vision des filles et des garçons sur un même sujet est assez révélatrice. Les adolescentes se disent régulièrement confrontées aux remarques sexistes : "Tu es bonne" ou dégradantes : "Tu as vu les dernières photos de Nicki Minaj, tu as vu son gros cul ?" Alors que les garçons pensent de leur côté que les choses s'améliorent et que ces propos sont devenus rares.François Petit constate aussi que les jeunes ne savent que très peu de choses sur leur propre anatomie, sur leur intimité, or :
Savoir comment on est fait, c'est aussi respecter l'autre et se respecter soi-même.
Ce traval de déconstruction des stéréotypes, les enseignants le mènent aussi dans leurs cours, c'est ce qu'explique Svend Walter, professeur de sciences :
La loi oblige théoriquement les lycées et les collèges à organiser des séances d'éducation à la sexualité 3 fois par an, on en est parfois bien loin.On lutte aussi contre tout ce qui est sociétal, la pornographie, les questions de genre avec les jouets, comment on éduque les petits garçons et les petites filles. Le but c'est de réussir à décoder et de déconstruire ça pour les aider.
Reportage d'Antoine Morel, Thomas Chapuzot et Armelle Garreau. Intervenants : Françoise Petit, Planning Familial de la Vienne et Svend Walter, professeur de sciences au lycée Nelson Mandela de Poitiers
Dans le journal de la mi-journée et pour aller plus loin dans ce dossier, nous avons reçu le docteur Stéphanie Mignot, médecin généraliste qui travaille depuis longtemps avec le centre de planification du CHU de Poitiers. Voici cette séquence :