Poitiers : l'école Coligny-Cornet honore trois anciens élèves déportés en 1943 à Auschwitz

Des enfants de CM2 de l'école Coligny-Cornet de Poitiers ont rendu hommage à trois anciens écoliers, Rachel, Bernard et Jacques Friedmann, déportés en 1943 parce que juifs. Une plaque à leur mémoire a été dévoilée dans la cour de l'école et un arbre planté en leur souvenir.

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La plaque discrète orne l'un des murs de la cour de récréation de l'école élémentaire Coligny-Cornet de Poitiers. Dévoilée vendredi 19 novembre à l'occasion d'une cérémonie d'hommage aux trois anciens élèves de l'école déportés en 1943 à Auschwitz parce que juifs, on peut désormais lire : "À la mémoire de Rachel, Bernard et Jacques Friedmann, élèves juifs de l'école Coligny-Cornet et de leur sœur Frida, étudiante au collège moderne et technique de jeunes filles, victimes innocentes de la barbarie nazie. Nous ne les oublions pas."

Autour de leur ancienne professeure des écoles, Patricia Duchadeuil, les enfants, scolarisés depuis la rentrée en classe de 6e, se souviennent du projet qu'ils ont mené l'an dernier en classe. 

"La maîtresse a découvert les noms de Rachel, Bernard et Jacques par hasard", explique Salomé. "Elle est juste tombée sur un vieux registre d'appel de 1940 en fouillant dans les placards de l'école et en voyant le nom de Rachel Friedmann, elle a compris." 

L'enseignante confirme. "Découvrir ce nom m'a donné envie de chercher", confie-t-elle d'une voix discrète. Puis elle ajoute : "Quand j'ai vu les photos des enfants, je me suis dis : 'il faut que je fasse quelque chose pour eux' et j'ai travaillé pendant six mois dessus avant d'en parler à ma classe."

Le travail de Patricia Duchadeuil la mène à prendre contact avec la descendance de la famille Friedmann, présente à la cérémonie. 

Les enfants, chaleureusement félicités par les autorités, disent leur "joie d'avoir participé à ce projet". Feyikeni explique ainsi que "ce projet nous a tous rassemblés. Avant, on avait des amis à l'école. Désormais on est soudés. On est une famille." 

Les parents présents observent, visiblement tout aussi émus que leurs enfants. Les téléphones portables immortalisent la plantation d'un arbre du souvenir dans la cour, enregistrent la lecture de poèmes écrits pour la cérémonie devant la plaque dévoilée, puis, cette minute de silence et la Marseillaise entonnée par toutes et tous.

"J'ai vu à quel point mon enfant a été touché par ce projet scolaire. La déportation de ces trois anciens élèves les tous a beaucoup marqués", raconte Agathe Issoire, mère de famille. "Ils ont découvert ce qu'a été la Seconde Guerre mondiale, poursuit Lylia Aouchiche, une autre mère de famille. Ils ont compris quel a été le quotidien d'enfants de leur âge à cette époque-là. Ils ont pris conscience de ce qu'ils ont vécu."

L'enseignante a promis de poursuivre son travail de recherche autour de l'histoire de l'école pendant l'Occupation.

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