L'affaire de la généraliste de Châtellerault frappée par un patient a profondément choqué dans le milieu médical. Les médecins constatent davantage de tensions et de violences verbales avec une partie de leurs patients. Reportage dans un cabinet médical de Poitiers.
Selon le Conseil national de l'Ordre des médecins, le nombre d'incidents déclarés a légèrement baissé en 2014 mais reste "particulièrement élevé". Au total, 901 incidents ont été répertoriés cette année-là : un chiffre stable par rapport au record établi en 2013 avec 925 incidents.Selon les résultats de ce rapport, les médecins généralistes demeurent de loin les plus touchés puisqu’ils représentent 61% des médecins agressés. Les ophtalmologues demeurent, de leur côté, les spécialistes les plus exposés.
Dans le détail, 75% des agressions sont des atteintes à la personne, des agressions verbales (65%) et des agressions physiques (10% soit une personne sur 10). Le reste des incidents concerne des vols de matériel médical, comme des ordonnanciers et des tampons professionnels, qui permettent d’établir de fausses ordonnances.
Une fois sur deux, le patient est à l'origine de l'incident. Il suffit souvent d'une prise en charge refusée (30 % des cas), d'un refus de prescription (14 % des cas) et c'est le dérapage. Le praticien se retrouve insulté, menacé, voire violenté. Les médecins disposent d'ailleurs d'un numéro de téléphone à composer en cas d'urgence afin d'alerter les commissariats ou les gendarmeries si leur intégrité physique est menacée.