La mère de famille qui avait secoué son bébé alors âgé de trois mois, a été condamnée à 5 ans de prison dont 3 avec sursis et injonction de soins ce vendredi par la cour d'assises de la Vienne. Le petit garçon a aujourd'hui 11 ans, et est très lourdement handicapé. 

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[Mise à jour le 8 novembre à 19h49]
La mère de famille qui avait secoué son bébé alors âgé de trois mois, a été condamnée à 5 ans de prison dont 3 avec sursis et injonction de soins ce vendredi par la cour d'assises de la Vienne. 
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Une mère est jugée ce jeudi 7 et vendredi 8 novembre devant les Assises de la Vienne. Elle est accusée d'avoir secoué son bébé en 2008, alors âgé de trois mois. 

A l'époque, le parquet de Poitiers est avisé par le CHU d'une situation préoccupante. En août 2008, un petit garçon est hospitalisé à la suite d'une altération de son état général et pour des convulsions.
La maman, placée en garde à vue, explique avoir fait tomber accidentellement la poussette dans laquelle se trouvait son enfant dans des escaliers. L'affaire sera classée sans suite. 

Un dépôt de plainte deux ans plus tard

Deux ans après les faits, la grand-mère paternelle porte plainte pour violences volontaires. Le petit garçon est lourdement handicapé : il ne parle pas, ne marche pas, est aveugle et a fréquemment des crises d'épilepsie. 
Une expertise médicale est réalisée en 2011, peu avant les trois ans de l'enfant. Il présente le développement moteur d'un enfant âgé de moins de trois mois. L'explication de la chute dans les escaliers ne peut justifier l'état de santé général du garçon. L'expertise conclut à un syndrome du bébé secoué

Mise en examen

Mais le parquet prononce un non lieu. La grand-mère paternelle engage alors de nouvelles démarches. En plus d'une autre expertise médicale, les médecins qui ont pris en charge le bébé en 2008 sont entendus, six ans après les faits. Ces témoignages confirment que les symptômes observés ne pouvaient provenir d'un accident mais d'un syndrôme du bébé secoué.

La maman est mise en examen pour violences volontaires commises sur mineur de 15 ans ayant entraîné une infirmité permanente. Elle finit par reconnaître les faits après une confrontation avec sa belle-sœur en 2016, mais soupçonne également son ex-compagnon, père du bébé, d'avoir commis des violences.

Une expertise psychologique a été réalisée sur la mère. Placée en famille d'accueil à l'âge de huit ans, elle est décrite comme une personne présentant de légères difficultés intellectuelles. Les professionnels insistent sur son manque d'autonomie dans ses démarches et la prise en charge de ses enfants.

Lors du procès, l’avocate générale interpelle la mère et lui dit : "c’est maintenant ou jamais ! Regardez votre enfant ! Tout le monde vous regarde ! Dites la vérité !". La mère répond : "Je l’ai secoué un peu, je voulais pas ! Je l’ai pas secoué brutalement".

L’expert psychiatre, le professeur Cenon, explique que l’on note un "désespoir terrible, une culpabilité effarante chez les parents qui ont secoué leur enfant." Il précise que si la mère est accompagnée par un psychologue, elle pourrait travailler sur son déni.

La réquisition de l’avocat général était de quatre ans de prison ferme et un an assorti d’une mise à l’épreuve pour la mère.
 
Qu'est-ce que le syndrôme du bébé secoué ?
Il s'agit d'un traumatisme crânien qui survient lorsque l'on secoue violemment un bébé ou un jeune enfant. Le plus souvent, ce drame arrive lorsque la personne qui s'occupe de l'enfant est exaspérée par ses pleurs et en l'absence de témoins. N'importe quel milieu social est concerné.

Selon Santé Publique France, cette forme de maltraitance aurait fait plus de 1200 victimes entre 2015 et 2017. Deux tiers d'entre elles ont moins de 6 mois.

Les conséquences peuvent être extrêmement graves, jusqu'à conduire au décès du bébé. Sous l’effet des secousses, la tête du bébé se balance rapidement d’avant en arrière et son cerveau heurte les parois de son crâne. Avec le risque de séquelles neurologiques permanentes. 

Sur son site internet, l'Assurance maladie délivre une série de conseils aux parents. En cas d'urgence, si vous sentez que vous pouvez être violent, vous pouvez joindre le 119 (Allô enfance en danger). Si vous avez besoin d'aide ou de conseils, vous pouvez également appeler le numéro vert 0 800 00 3456 (Allô Parents Bébé).
 
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