Le drame est survenu dans la nuit de lundi à mardi au commissariat de Poitiers. Un homme a mis fin à ses jours après avoir été arrêté au volant, en état d'ébriété. Les policiers évoquent des moyens de surveillance insuffisants. Une enquête est ouverte.
Une interpellation pour une conduite en état d'ivresse, s'est terminée tragiquement, la nuit de lundi à mardi au sein du commissariat de Poitiers. La personne en infraction, un homme de 28 ans, s'est suicidé dans les locaux de la police. Il s'est donné la mort par pendaison. Selon les fonctionnaires présents, rien ne laissait présager un tel geste. Il avait été installé dans un local d'attente, avant son transfert à l'hôpital.
Yann Pissard (Unité SGP Police Poitiers) explique qu'auparavant, il était possible de requérir un médecin qui venait faire les examens sur place. Ainsi, la personne ne restait pas dans le local d'attente. Après avoir été vu par le médecin, s'il considérait que son était médical était compatible avec la garde à vue, il était conduit en cellule et effectivement dépouillé de tout ce qui pouvait le blesser ou créer un risque pour sa vie.
Depuis plusieurs mois, nous sommes obligés d'emmener les personnes en garde à vue au CHU de Poitiers. Donc en attendant, nous les laissons dans le local d'accueil. Nous n'avons qu'une patrouille pour les acheminer au CHU. Cette nuit-là, il y avait déjà trois personnes en garde à vue, ce dernier était le quatrième individu. Les trois premiers ont été emmenés au CHU. Cela a pris une grande partie de la nuit.
Selon le bureau du procureur de la République, Michel Garrandaux les premiers éléments recueillis tendent à démontrer que l'homme était bien en garde à vue depuis 22h30 et que ses lacets ne lui avaient pas été retirés comme c'est pourtant la règle. Pour éviter précisément que les gardés à vue tentent de mettre fin à leurs jours, on leur retire les lacets, les ceintures, les soutiens-gorge les chaînes, les cordons de vêtement et tous les objets qui pourraient être dangereux .
Dans ce cas de figure, il ne s'agirait donc plus seulement d'un tragique accident mais d'une erreur ou d'un défaut de surveillance de la part des policiers.
Une information judiciaire pour recherche des causes de la mort a été ouverte. Quant aux résultats de l'autopsie ils confirment la mort par pendaison sans aucune intervention extérieure.