Le procès d'Alexandre Benalla s'ouvre à Paris ce lundi et doit durer jusqu'au premier octobre. Parmi les faits reprochés à l'ancien chargé de mission de l'Élysée, l'affaire du pistolet dans un restaurant de Poitiers en avril 2017.
C'est une affaire qui a sérieusement entâché le début du mandat du Président de la République. L'affaire Benalla arrive devant le tribunal correctionnel de Paris. L'un des volets de ce que certains ont qualifié de scandale d'État s'est déroulé à Poitiers.
Un pistolet pointé sur la tempe d'une serveuse
En septembre 2018, le journal Médiapart révèle l'affaire. Lors de la campagne du candidat En Marche, un meeting se tient le 28 avril 2017 à Châtellerault. au nord de Poitiers. Alexandre Benalla assure à l'époque le service d'ordre du candidat Emmanuel Macron. En fin de soirée, l'équipe de campagne et du service d'ordre rejoint un hôtel restaurant du centre-ville de Poitiers. À la fin du dîner, Alexandre Benalla pose pour un selfie en compagnie d'amis et d'une serveuse. Mais sur la photo, Alexandre Benalla pointe une arme sur la tempe de la jeune femme.
Le père de la jeune femme nous avait confié à l'époque avoir été choqué par cette photo.
Elle a un sourire presque radieux sur la photo, donc elle ne se doute pas qu'elle a effectivement quelque chose pointé derrière sa tête? Je la connais, elle est anti-armes si elle avait su qu'il y avait une arme derrière sa tête, elle aurait eu un sourire crispé.
Mais pourquoi Alexandre Benalla a-t-il une arme lors de sa mission de service d'ordre? Pour tenter d'en savoir plus, il est convoqué devant la commission des lois du Sénat,. Il parle d'abord d'un pistolet à eau puis finit par admettre être en possession d'une arme à feu. Le problème, c'est que malgré ses demandes de port d'arme répétées, il n'était pas autorisé à porter une arme et encore moins à en faire usage en public.
Une affaire d'Etat ?
Le premier mai 2018, lors du traditionnel défilé de la fête des travailleurs, des incidents avaient éclaté rue de la Contrescarpe à Paris. Sur des vidéos de témoins, on voyait un homme habillé en civil mais portant un casque des forces de l'ordre brutaliser deux manifestants. Les deux personnes ont plus tard été jugées et condamnées pour avoir jeté des projectiles sur les forces de l'ordre. Mais quelques jours plus tard, le journal Le Monde révélait l'identité de l'homme au casque de policier. Il s'agissait d'Alexandre Benalla alors chargé de mission au cabinet du Président de la République. Le scandale a alors pris un tour politique, de nombreux responsables d'opposition dénonçant une affaire d'État.
Au fil des révélations des journaux, on apprendra qu'Alexandre Benalla a été sanctionné par l'Élysée. Il a été puni d'une suspension de 15 jours, mais il a quand même gardé son bureau. Puis il est licencié par l'Élysée mais on découvre qu'il a alors continué à utiliser des passeports diplomatiques pour des voyages en Afrique et en Israël notamment.
Cette affaire vaut donc à Alexandre Benalla d'être accusé de détention et port d'armes illégaux, en plus des accusations de "violences volontaires en réunion, immixtion sans titre dans l'exercice d'une fonction publique et usage abusif de passeports diplomatqiues. Pour l'ensemble de ces faits, Alexandre Benalla encourt jusqu'à sept ans de prison et 100.000 euros d'amende.