Qui sont ces Gendarmes réservistes sur le parcours du Tour de France ?

Tout au long du parcours du Tour de France des gendarmes sécurisent, à chaque intersection, le parcours du Tour de France. Rencontre avec deux d’entre eux, gendarmes réservistes dans la Vienne.

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Ce mercredi, dans la Vienne, 35 gendarmes réservistes étaient avec leurs collègues « d’active » (professionnels), sur le parcours de la 11e étape du Tour de France. Il sont affectés à la sécurisation de toutes les intersections du parcours de la Grande Boucle dans le département de la Vienne. En tout, il faudra près d’une cinquantaine d’hommes et de femmes gendarmes sur la trentaine de kilomètres dont ils ont la charge.
Voici ci dessous, en vidéo, un premier exemple d'action d'un gendarme réserviste lors de la chute d'un coureur (Ion Izagirre (Astana), à moins de 30 kilomètres de l'arrivée de la 11e étape.A cette occasion, nous avons rencontré le gendarme Patrick Audissou et la gendarme Cynthia Auzanneau. Tous deux font partie de la réserve opérationnel de la Gendarmerie Nationale de la Vienne. C’est à dire que ces gendarmes « réservistes » sont dans la grande majeure partie des civils (avec un formation spécifique dispensée par la gedarmerie), mais aussi des gendarmes à la retraite. Pour ce reportage, nous avons embarqué avec eux lors de leur mission sur une étape du Tour, dans la Vienne.

Après les instructions du colonel Serre, à la tête de la section du personnel de réserve et celles du capitaine Picard, adjoint au Commandant de la Compagnie de Poitiers, le convoi s’est mis en branle afin de déposer les gendarmes sur leur point de contrôle respectif.

Cynthia Auzanneau, femme gendarme réserviste

La gendarme Cynthia Auzanneau (23 ans) est « gendarme de réserve » depuis ce début d’année. Réserviste depuis ses 18 ans. Elle a commencé ses premières missions sur le Tour Poitou-Charentes à Loudun (Vienne). Mais dans la vie « civile » Cynthia est agent de sécurité, pour une société privée, sur un site sensible. D’ailleurs, ça été un « plus » lorsqu’elle a candidaté pour ce poste. Cela lui a permis de montrer son sérieux, sa disponibilité.
Pas passé le concours de gendarme. Elle a passé le concours de police municipale qu’elle a réussi et est en attente de trouver un poste d’affectation.

Qu’est ce qui vous attire dans la qualité de réserviste ?

"C’est le contact avec la population, les patrouilles et les liens que l’on se fait avec les collègues « d’active » qui me plait."
A l’occasion du passage du Tour de France, pour satisfaire la demande, en tant que réserviste, le gendarme Auzanneau a demandé trois jours de congés à son employeur. Ce qui lui a été accordé sans souci. Sa mission est de sécuriser une intersection qui coupe le tracé du Tour. Elle doit faire respecter les mesures de sécurité et particulièrement de rappeler aux enfants (et aux grands) de ne pas traverser les voies et d’être prudent lors du passage de la caravane publicitaire et du peloton. Il faut aussi parfois être ferme avec certaines personnes qui ne respecte pas les consignes.

En tant que femme, au début, j’appréhendait un peu. C’est quand même plutôt un milieu très masculin. Mais en fait, parfois, ça facilite le contact et le dialogue.

Cythia Auzanneau - gendarme réserviste

Patrick Audissou, un parcours hors norme

Le gendarme Patrick Audissou, originaire de Haute-Saône, il a 56 ans et habite dans la région de Poitiers. Lui aussi fait partie de la réserve opérationnelle de la Gendarmerie nationale. Tout comme le gendarme Auzanneau (ci-dessus), le gendarme Audissou a pour mission la sécurisation du Tour de France, particulièrement, d’une intersection sur le passage du Tour sur la RD6.
Le gendarme Audissou est un ancien gendarme « d’active », il a terminé major. Il a eu l’opportunité de partir à 53 ans car il possède un parcours particulier en tant que gendarme et a donc pu bénéficier d’un départ à la retraite plus tôt.
Mais à ce jour, il est lui aussi engagé dans la réserve de gendarmerie. Pour lui c’est une retraite « en pente douce ». Celui permet de rester au contact de son ancien métier de gendarme. Il est sous-lieutenant dans la réserve opérationnelle, depuis maintenant presque trois ans.

Une carrière militaire qui a débutée à 17 ans

Patrick Audissou à débuté par une préparation militaire dans l’Armée de l’air, puis une préparation militaire supérieure. Cela lui a permis de faire son service militaire dans les commandos de l’air avec le grade d’aspirant. En fin de service militaire, il est passé sous-lieutenant, puis enfin, est entré dans la réserve et a encadré des préparations militaires.
Il est donc entré en tant que sous-officier en gendarmerie et a débuté en gendarmerie départementale à Macon (Bourgogne), dans une unité motocycliste. Ensuite, il a eu l’opportunité de postuler dans l’escadron motocycliste de la Garde Républicaine et a servi pendant 13 ans au sein de cette unité. La Garde Républicaine est en autre, chargée d’escorter le président de la République et toutes les personnalités en visite officielle en France, et aussi, les courses cyclistes internationales, dont le Tour de France.
Dans cette unité, il a eu l’occasion d’être le patron de l’équipe d’acrobatie motocycliste de la Garde Républicaine.
Le gendarme Audissou à aussi servi pour des missions de renseignement en Bosnie pendant six mois au sein d’un peloton de surveillance et d’intervention. Ensuite, il est parti pendant trois ans avec l’ensemble de sa petite famille, au Maroc, en tant que chef de la sécurité de l’ambassade de France à Rabat.
De retour en France, après des tests d’entrée, il est devenu instructeur motocycliste au sein du centre de formation des motards de la sécurité routière de la gendarmerie à Fontainebleau pendant six ans.
Afin de terminer sa carrière, le gendarme Audissou a intégré un escadron de la gendarmerie mobile. A cette occasion, il est parti en mission à La Réunion, Mayotte, en Nouvelle-Calédonie, Guyane, Guadeloupe… Mais là c’était sans sa famille pour l’accompagner. Finalement, il fera le choix de demander un départ à la retraite anticipé en terminant avec le grade de major à l’escadron de Châtellerault (Vienne).
En juillet dernier, il a encadré une préparation militaire gendarmerie. Là où sont formés les jeunes réservistes qui sont appelé ensuite à devenir des réservistes opérationnels afin de servir en unité.

Deux passions : la moto et la musique

Patrick Audissou a aussi la passion de la musique et fait partie d’un groupe de musique en tant que guitariste à Poitiers. Mais là, c’est que du loisir pour ce groupe d’amis qui fait du « rock garage ». Dans les années 70, grâce à ses soeurs, il a baigné dans la musique de Led Zeppelin, Deep Purple…
Comment devient-on réserviste ?

Comment candidater ?
Tout commence par un dossier de candidature en ligne sur le site internet minotaur.fr
Ensuite, les futurs candidats passeront une série de tests (psychotechniques, visite médicale…).
Enfin, après avoir été retenus, partiront en formation à Mont-de-Marsan (pour la Nouvelle-Aquitaine). Près de 150 réservistes sont ainsi formés par an.
Quels profils ont ces réservistes ?
Il y a un très grand nombre d’étudiants, mais aussi des salariés du public et du privé, des chefs d’entreprise, des professions libérales… Cela permet aussi d’utiliser leurs compétences afin de les appeler sur des théâtres d’opération, en fonction de leur spécialité ou qualification spécifique.

Quelle rémunération ?
Chaque réserviste touche une solde qui s’élève aux environs de 60 euros par jour pour un réserviste qui débute. Mais cela évolue en fonction du grade et donc de l’indice qui correspond au salaire.

Y a t-il un âge maximum pour intégrer la réserve opérationnelle ?
Il faut avoir moins de 40 ans pour celles et ceux issus du monde civil, qui n’ont donc pas fait l’armée. Les anciens militaires, eux, peuvent intégrer la réserve militaire jusqu’à l’âge de 50 ans (en fonction du grade).

Pour qu’un réserviste reste opérationnel, il doit au moins travailler 15 jours par an. Les réservistes peuvent être en « autonomie », encadrés par des gradés ou officiers de la Réserve, soit mis au profit d’une unité (en brigade territoriale ou autoroutière). Ils partent alors en patrouille avec les personnels des unités, qui les encadrent.
Qu’en pensent les employeurs de ces réservistes ?
Certains grand groupes (défense, Education nationale, facultés…) ont même signé des partenariats afin de faciliter l’engagement de ces réservistes.
A ce jour, il y a 30.000 réservistes sur le territoire français. Ce qui représente 42% des effectifs de la Garde Nationale (NDLR : l’ensemble des forces de l’ordre, Police et Armées). A l’avenir, ce chiffre pourrait s’élever à 40.000.
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