Trois militants de la CGT étaient convoqués devant le tribunal de justice de Poitiers pour avoir envahi les voies de la gare SNCF lors d'une manifestation contre la réforme des retraites en avril 2023. Ils estiment ne "pas être responsables de la déviation de la manifestation".
Trois militants de la CGT ont été condamnés à une amende de 300 euros, ce jeudi matin, 18 janvier 2024, au tribunal de Poitiers, à la suite de l'envahissement des voies SNCF à la gare de Poitiers, le 6 avril 2023, lors d'une manifestation contre la réforme des retraites. Ils faisaient l'objet d'une procédure de convocation sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) pour avoir entravé la circulation des trains ce jour-là. Parmi eux, Kentin Plinguet, maire adjoint à la ville de Poitiers et responsable du Parti communiste dans la Vienne.
"On [a été] convoqués pour faire de nous des exemples", réagit Kentin Plinguet à son arrivée au tribunal ce matin. Pour lui, derrière leur interpellation, l'intention était "clairement" de "casser le mouvement social et la solidarité qui a existé pendant le mouvement social contre la réforme des retraites".
Les trois militants étaient accompagnés d'un groupe de soutien d'une centaine de personnes, présentes à l'extérieur du tribunal, brandissant des pancartes "Moi aussi, j'y étais".
On était très nombreux sur les voies et ils ont choisi trois personnes pour représenter l'ensemble
Kentin PlinguetMaire adjoint à la ville de Poitiers et militant communiste
Ce jour-là, le 6 avril 2023, entre 3.300 personnes selon la police et 8.000 selon les syndicats, ont défilé dans les rues de Poitiers pour dire leur opposition à la réforme des retraites du gouvernement. En milieu d'après-midi, une partie de cortège s'est déviée sur les voies SNCF. Le trafic ferroviaire avait été interrompu.
Kentin Plinguet explique s'être "retrouvé sur les voies lorsque le cortège a été dévié". "Je participais à l'animation du cortège jeune" et, "je ne suis pas responsable de la déviation de la manifestation". Il dit d'autant plus son étonnement que "les policiers [le] connaissent et savent que l'on travaille ensemble".
"On était très nombreux sur les voies et ils ont choisi trois personnes pour représenter l'ensemble des plus de 500 manifestants. C'est le signe que l'on a voulu faire de nous des exemples", analyse-t-il. "L'objectif est clairement de décourager un maximum de gens de manifester dans les mois à venir."
Les trois militants qui se disent habitués à travailler avec la police dans l'encadrement des manifestations ont accepté leur peine.