REPLAY. L'abbaye de Saint-Savin, fleuron de l'art roman en Nouvelle-Aquitaine

L'abbaye de Saint-Savin s'impose par ses peintures murales commanditées par les moines bénédictins à la fin du XIe. Elle reste à ce jour le plus vaste ensemble de peintures romanes conservé en Europe et surprend par la richesse et la variété de ses motifs.

Leïla Kaddour-Boudadi part à la rencontre de Marie-Anne Lacaille, médiatrice du patrimoine à l’abbaye depuis 20 ans. Elle raconte l’incroyable histoire qui a permis de sauver ces magnifiques fresques des ravages du temps et la riche programmation prévue en 2023 pour célébrer les 40 ans de leur inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.

Bis à l'abbaye de Saint-Savin

En déambulant parmi les gigantesques colonnes, Leïla et Marie-Anne Lacaille évoquent l’histoire de ce lieu bâti au XIe siècle par des moines bénédictins et les 460 m2 de fresques inestimables qui ornent son plafond, le plus vaste ensemble de peintures romanes conservé en Europe. La « Chapelle Sixitine romane », selon l’expression de Malraux, sera sauvée de la destruction au XIXe siècle par Prosper Mérimée, célèbre auteur de Carmen et de la fameuse dictée.

Leila et Marie-Anne partent dans la tribune qui surplombe la nef où Marie-Anne détaille les récits de l’Ancien Testament mis en images dans ces fresques. Elle évoque également les différentes périodes de restauration qui ont permis de redécouvrir des peintures effacées par le temps. 

Dans le réfectoire des moines, Leïla rencontre le comédien et metteur en scène de théâtre Jean-Olivier Mercier. A la tête de sa compagnie Plein Vent, il s’inspire des nombreux lieux de patrimoine de la vallée de la Gartempe pour créer des spectacles sur-mesure, adaptant des textes de Shakespeare, de Victor Hugo ou des textes contemporains.
Il explique à Leïla comment il a conçu la scénographie des visites théâtralisées de Saint-Savin ainsi que l’escape game et la Murder party.   

Dans le jardin de l’abbaye, Leïla rencontre l’ancien photographe reporter de presse William Stevens qui  est revenu s’installer à Saint-Savin où il a ouvert une galerie photo. Il lui raconte comment il a réalisé des portraits de stars (Di Caprio, David Bowie, Maradona, Yves Saint-Laurent, Fidel Castro…) passant du sport à la politique, de la mode aux conflits à l’étranger. Il revient sur ses photos les plus marquantes, comme celle qui lui a valu un Prix de la Meilleure Photo Politique Européenne de l’année en 2002. Il lui parle du rapport particulier qu’il entretient avec l’Abbaye de Saint-Savin et de son admiration pour les peintres des fresques, comme lui témoins de leur temps.  

Les rencontres de Bis 

• Myriam Chesseboeuf : fait partie des rares enlumineurs de France capables de travailler comme au Moyen Age et de donner aux livres anciens des couleurs uniques. Meilleure Ouvrière de France en 2019, elle fait découvrir son atelier, qui fût autrefois sa cantine d’école, où elle réalise des arbres généalogiques enluminés, des copies conformes de manuscrits anciens et donne également des cours d’initiation à la calligraphie aux jeunes chauvinois.   
  
  
• Le Clou : dans une ancienne bâtisse du XVIIe siècle à Chauvigny, des associations ont créé ce tiers-lieu culturel autour d’un projet de café-librairie. En 2022, il reçoit le Prix Economie Sociale et Solidaire du Grand-Poitiers (Catégorie Territoire inclusif). On y vient pour lire ou acheter un livre, boire un café, découvrir des producteurs locaux, profiter d’un espace de travail partagé, pour assister à un spectacle, à un concert, à une lecture à haute voix, suivre un atelier d’oenologie, ou bien simplement parce qu’on s’y sent bien. Deux de leurs co-fondateurs, Emmanuel Gaydon et Tanguy Le Bolloc’h, racontent la genèse de ce projet collectif.  
   
• Festival de musique Les Chaises musicales : chaque année en août depuis 2008, la commune de Vicq-sur-Gartempe accueille dans son église des stars du chant et de la musique pour une série de concerts classiques, de jazz et de musiques du monde. On a pu y entendre Natalie Dessay, Michel Portal ou encore Piers Faccini. Ce privilège, elle le doit à une rencontre avec les membres du Quatuor Ebène, l’un des meilleurs quatuors à cordes du monde, alors qu’ils étaient encore au Conservatoire. 
   
• David Deshommes : il sculpte le béton pour en faire des décors plus vrais que nature : rochers pour des parcs d’attractions, fonds sous-marins pour des aquariums publics, faux arbres pour des serres végétales. Il met aussi son savoir-faire très spécifique au service d’artistes contemporains pour créer des oeuvres monumentales dans l’espace public ou des installations inédites pour Vincent Amouroux ou Tatiana Trouvé.