"Se déguiser, c’est se transporter dans un autre univers" : pour être sorcière et princesse, elle est devenue costumière

Depuis toute petite, cette poitevine adore se déguiser. Elle a appris à faire ses costumes elle-même jusqu'à en faire son métier.

Son costume préféré ? « Mais il n’existe pas encore ! » Ce sera certainement l’un de ceux qui restent à coudre. Combien ? « Il n’y aura pas de limite. J’en ferai autant que je pourrai. »

Installée dans la campagne verdoyante poitevine, Alice Cornuau est une costumière pleine de vie et de joie. Passionnée d’histoire et de contes fantastiques. « À la base, j’adore me déguiser depuis toute petite. Et j’avais la chance d’avoir une maman qui faisait un peu de couture. Elle me faisait mes costumes, mais je crois qu’à un moment donné, elle en a eu marre ! » Et la jeune femme éclate de rire. À ses 17 ans, pour avoir la même robe jaune que Belle dans la version de Disney, la jeune Niortaise n’a pas eu le choix, elle a dû s’y mettre.

Et 17 ans encore plus tard, la voici qui a créé dans la région de Poitiers sa société de location de costumes. Tous faits main. « C’est quelque chose que j’avais en tête depuis longtemps et un jour, je me suis dit que si je ne le tentais pas, j’allais le regretter. »

Sur le site internet de Cassotis Costumes, quatorze modèles sont proposés. Quatre nouveaux viendront les rejoindre d'ici à la fin de l’année. Des pirates. Une collection qui sera composée à terme de trois costumes pour les hommes et autant pour les femmes. Viendra ensuite la série Empire digne de la fameuse série « La chronique de Bridgerton ».

« Ce qui me plaît dans le fait de porter un costume, c’est d’être transportée dans un autre univers. Les costumes me permettent de découvrir différents aspects de ma personnalité. » En sorcière rouge - une robe rouge munie d’une capeline de laine noire avec fausse fourrure - pour être méchante ; en promeneuse - une longue jupe bleue, un chemisier blanc couvert d’un veston bleu – pour jouer les romantiques rêveuses.

« Si demain, je devais arrêter la couture, je ne trouverais que des costumes de mauvaise qualité, qui coûtent très cher et qui ne seront pas ajustés à mes formes. »

Alice Cornuau propose ses costumes dans toute la France. Ils se réservent sur internet et sont expédiés par La Poste. La jeune femme s’est fait la main en œuvrant pour des associations et des tournages de film amateur. « En participant à des projets avec des copains, je me suis rendu compte que costumer les autres, c’est aussi vachement cool ! »

Fabriquer un costume lui prend entre deux et quatre semaines. « Une jupe médiévale, c’est un seul élément, cela va assez vite. Mais pour un costume pirate homme, il y a trois éléments : une veste, un pantalon, un veston, il me faut un mois. »

Autant que possible, la costumière utilise des tissus de récupération. « Ils viennent pour beaucoup de chez Emmaüs ou des magasins de tissus. Mais faire de la récup’ quand on a besoin de 7 mètres de tissu, c’est parfois compliqué ! », s’amuse-t-elle. En coton ou en lin pour le confort, la couturière se veut le plus écolo possible. « La fabrication du tissu reste une industrie très polluante. J’essaye d’avoir un minimum de pertes. Et c’est aussi la suite logique de louer les costumes et pas seulement de les vendre. »

Et pour vous transformer le temps d’un week-end en Mercredi de la famille Addams, en nymphe, en chamane, comptez entre 60 et 100 euros, le prix d’un voyage à travers les âges et les histoires fantastiques.