La santé sexuelle. Sous ce nom se cache une semaine nationale de prévention et d'informations sur la sexualité auprès des collégiens et des lycéens. Exemple au lycée pilote innovant international à Jaunay Marigny (86) où des élèves de seconde ont pu échanger sur le thème du consentement.
Les jeunes ont travaillé en petits groupes sur un thème tiré au sort. La question du consentement a suscité de nombreuses réactions.
Morceaux choisis : "- Le conjoint peut voir que la personne accepte mais il y a une réticence quand même, là il faut faire preuve d'altruisme dans la relation. - Oui, et puis, on peut dire oui d'abord et changer d'avis. - Si la personne dit non c’est non."
Trier les informations
Ces ateliers sont animés par l'infirmière scolaire de leur lycée, Lucie Biotteau. Elle le sait, ces élèves sont abreuvés d’informations mais derrière cette multiplicité, il y a de fausses informations, et aussi, heureusement beaucoup de pages de prévention sur les réseaux sociaux. Quoiqu'il en soit, le sujet les intéresse et les touche.
Autre question abordée au cours de cette matinée : la contraception. Les jeunes ont démontré les inégalités entre les hommes et les femmes. Dans la majorité des cas, les femmes portent la responsabilité d’éviter les grossesses.
Quant aux dangers des réseaux sociaux, ils faisaient aussi l’objet d’une discussion animée avec les risques de diffusion de photos dénudées, appelées "nudes".
Une jeune fille résume ainsi le travail du groupe : "Très vite on a pensé au harcèlement que ça pouvait engendrer si ça venait à fuiter ou à arriver sur les réseaux publics, c’est censé rester dans un cadre privé."
Entre curiosité et crédulité
Les réactions sont diverses. L'infirmière observe encore une certaine naïveté. "Certains jeunes s’imaginent que le consentement est acquis mais les violences existent tout de même, et les rencontres malveillantes par le biais des messageries."
La docteure Stéphanie Mignot travaille aussi sur ces questions et incite les parents à dialoguer sur ce sujet avec leurs enfants et à ne pas les laisser seuls, le soir, sur les téléphones. "Ca se passe sur des sites assez communs de discussion, même sur WhatsApp, ils reçoivent ces nudes, y compris d’adultes qui rentrent en conversation avec eux".
Les réflexions autour du consentement cheminent, constate aussi l'infirmière scolaire : "Des garçons s’interrogent « Je ne sais pas… Est-ce que j’ai bien fait avec ma copine ? Ou j’ai peur de l’inquiéter ou j’ai de l’appréhension pour aborder quelqu’un parce que je m’inquiète que ce soit bien perçu ou pas ? Il y a des choses qui évoluent positivement peut-être plus vite chez les jeunes que les adultes. »
Voyez notre reportage et l'entretien avec le Dr Stéphanie Mignot, invitée dans le journal de midi de ce mercredi 1er juin.