Pour la journée internationale de lutte contre l'excision, mardi 6 février, nous avons recueilli le témoignage très fort de Hadja Djéné Dialy, excisée à 13 ans. Elle vit aujourd'hui à Poitiers et a choisi de se battre contre ce phénomène qui touche encore des millions de femmes dans le monde.
Selon les derniers chiffres de l'Unicef, 200 millions de femmes sont aujourd'hui encore victimes d'excision dans le monde, notamment en Afrique et au Moyen-Orient. En France, la pratique est interdite et punie de 20 ans d'emprisonnement. Pourtant, elle n'a pas disparu. L'association Excision, parlons-en ! estime que près de 60 000 femmes excisées adultes vivent en France. "Le risque aujourd'hui est moins sur les petites filles mais plus sur les adolescentes, quand elles rentrent pour les vacances", estime Catherine Coutelle, ancienne députée PS de la Vienne.
Hadja Djéné Dialy fait partie de ces femmes excisées. D'origine guinéenne, elle a subi une excision lorsqu'elle avait 13 ans. Le souvenir de sa douleur est toujours aussi vif...
Jusqu'à présent, je me souviens. Chez nous, c'est un seul canif non stérilisé pour douze filles. La douleur, c'est trop... On ne parle pas de douleur car tu ne sens même pas la douleur tellement tu as mal.
L'excision est considérée comme une tradition, une coutume dans les pays où elle est pratiquée. "On est née dans ça, on a vu grand-mère faire ça, maman faire ça... On n'a pas le choix", explique Hadja.
Les conséquences de l'excision sont multiples, tant sur le plan physique, psychologique que sexuel. Elle peut entraîner des problèmes urinaires, des infections voire même conduire au décès.
Pour empêcher cette pratique, il est nécessaire d'en parler. Toutes les jeunes filles et femmes victimes de cette mutilation ou qui craignent le retour dans leur pays d'origine à cause de cette pratique peuvent se connecter sur le site www.alerte-excision.org pour discuter de manière anonyme et sécurisée sur le Tchat.