VIDEO. Médecines alternatives : pour soigner leurs animaux, des éleveurs se tournent l'ostéopathie et l'acupuncture

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Véronique Lustig soigne depuis dix ans les vaches de cette ferme aux Chateliers dans les Deux-Sèvres.
Dans l'agriculture, les médecines alternatives s'ajoutent aux soins apportés aux animaux, pour améliorer leur bien-être, mais aussi leur productivité. ©France télévisions

Pour le bien-être des animaux, les médecines alternatives se développent aussi dans les élevages. Dans les Deux-Sèvres et dans la Vienne, des éleveurs et éleveuses s'ouvrent à des pratiques plus douces comme l'acupuncture ou l'ostéopathie pour que leurs troupeaux soient en meilleure santé, et produisent ainsi plus de viande.

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Depuis quelques années déjà, le bien-être des animaux en élevage est une préoccupation de premier plan. Alors, en plus de la médecine traditionnelle, de nombreuses techniques se démocratisent pour prendre soin des troupeaux. 

Aux Châteliers, dans les Deux-Sèvres, Véronique Lustig se rend dans une ferme où elle intervient comme ostéopathe depuis une dizaine d’années. Dans l'étable, les problèmes des veaux n’ont plus de secret pour elle.

Ce jour-là, elle manipule un petit "veau qui a chuté avec ses copains, en faisant le fou," nous explique-t-elle. "Il avait des grosses restrictions de mobilité au niveau du bassin. Par des mouvements minimes, j’arrive à informer, et j’essaye d’avoir une détente pour que justement l’animal se sente bien."

Un travail de confiance 

Afin de s'occuper de ces bovins, imposants surtout à l'âge d'adulte, elle met en place tout un travail de confiance pour se faire accepter dans l'étable. 
Tout en manipulant les animaux, en douceur, elle leur parle même pour les rassurer. Pour l'ostéopathe, "l’intention et le posé de la main sont vraiment très importants pour mettre en confiance l’animal. Tout de suite en posant notre main, on relâche les tissus, on essaye de faire en sorte de montrer à l’animal qu’on l’écoute, et lui, il comprend et il vient vraiment se poser sur cette main et c’est pour ça qu’après, on a des animaux qui ne bougent plus, qui sont en confiance, qui se laissent aller et qui apprécient le moment."

En 30 à 40 minutes de manipulations, les premiers résultats sont déjà là. 


De l’autre côté de la barrière, les éleveurs, tout aussi attentifs, sont vite devenus des clients fidèles de la praticienne.

Ils ont vu le bienfait sur leurs animaux, et petit à petit, ça a fait boule de neige et ils ont vu qu’il y avait quand même un apport intéressant sur le bien-être animal, et en même temps, la productivité.

Véronique Lustig- vétérinaire

France 3 Poitou-Charentes

Pour Véronique, l'objectif est d'améliorer la mobilité et le confort de ces animaux, mais loin d'elle l'idée de se substituer à la médecine traditionnelle. L'ostéopathie vient ainsi en complément. 

Quelques aiguilles pour éviter les médicaments

À une quarantaine de kilomètres de là, dans la ferme des Nauleau, les éleveurs ont eux-mêmes appris l'acupuncture pour soigner leurs vaches. 

Eux aussi doivent établir un lien de confiance, toujours par le contact, pour planter les minuscules aiguilles sur l'épiderme de leurs animaux : "On sait que si on n'interagit pas au bon endroit, ils vont frapper, donc le but, c'est de les mettre en confiance et de trouver le bon endroit."
L'éleveur, Sébastien Nauleau, sait désormais identifier les points où piquer grâce à un manuel acquis lors d’une formation d’acupuncture bovine. Ce jour-là, sa cible est le point "VG60" : "Le dernier point de VG60, c’est celui qui permet à l’inflammation de diminuer, parce que cette vache, elle a une inflammation à la patte, donc le but, c'était de corriger cette inflammation et d’éviter de se servir d’antibiotiques."

Le recours à cette médecine alternative lui permet ainsi de soigner tout en douceur différentes affections de son troupeau. Il revendique ainsi des résultats probants, notamment sur les "gros nombrils" des veaux : "à la mise bas, des fois, on a des infections au niveau de l’ombilic, ce qu’on appelle un gros nombril. Et nous là, avec l’acupuncture, on arrive à ne plus du tout se servir d’antibiotique, chose qu’on faisait avant de façon presque automatique."
Sébastien se sert également d'huiles essentielles ou d'homéopathie pour limiter le recours à des traitements allopathiques plus lourds, et répondre aux normes du cahier des charges de l'agriculture biologique.

C’est vraiment une satisfaction, c’est bien pour les animaux, pour nous, pour la planète, pour tout le monde quoi.

Sébastien Nauleau - éleveur

France 3 Poitou-Charentes

Tout comme Véronique, Sébastien voit cette médecine alternative comme une méthode supplémentaire pour prendre soin de ses animaux, sans pour autant tourner le dos à la médecine vétérinaire.

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