VIDEO. Sécheresse hivernale : la réserve du Pinail, zone humide par excellence, manque cruellement d'eau

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La sécheresse hivernale n'épargne pas la réserve naturelle du Pinail dans la Vienne, les scientifique tirent déjà un bilan très inquiétant de ces derniers mois. ©France télévisions

Passé la sécheresse de 2022, les rares pluies de ce début d'année ne permettent pas de recharger les 6 000 mares de la réserve du Pinail dans la Vienne. Les conséquences sont nombreuses, sur la flore, la faune et l'écosystème tout entier.

Le Pinail, réserve naturelle classée et ses 6 000 mares, enregistre un hiver particulièrement inquiétant. Après un été de forte sécheresse, l'hiver n'a pas permis à cette zone unique de refaire le plein d'eau.

"Là une période où on devrait avoir de l'eau à mi-bottes, on est à pied sec", se désole Yann Sellier, responsable scientifique de la Réserve Naturelle Nationale du Pinail. "Dans toutes ces zones-là, c'est habitats de reproduction pour les amphibiens qui sont perdus, qui augmentent la concurrence entre les individus, qui font que du coup tous les individus qui devaient se reproduire ne se reproduisent pas."

On est sur de l'exceptionnel permanent en termes de chaleur, de manque de pluie. On ne vit que des choses extraordinaires mais pas au sens vraiment chouette.

Yann Sellier

Responsable scientifique de la Réserve Naturelle Nationale du Pinail

Chaque mois, les scientifiques de la réserve analyse des milliers de données météorologiques et piézométriques (qui évaluent le niveau des nappes souterraines). Les plus récentes sont sans appel, l'eau n'est pas tombée comme d'habitude. "Sur le mois de février, on est seulement à 20... 24 millimètres de pluie alors qu'on aurait besoin d'au moins 60", alerte Yann Sellier. "Les pluies qu'on a eues avec les grands vents, tout ça, ça a permis de bien faire remonter l'eau des mares, mais il en manque encore."

CARTE - Réserve du Pinail (Vienne)

Un impact important sur la faune et la flore

Sur cette zone de 140 hectares, 2 500 espèces sont référencées. La faune et la flore, exceptionnelles, souffrent du manque de précipitations.

"Au niveau de la faune, alors on ne perd pas encore des espèces, mais on a des chutes phénoménales d'effectif", déplore Kevin Lelarge, conservateur de la Réserve Naturelle Nationale du Pinail. "Un exemple, l'écrevisse à pattes blanches, qui est une espèce rarissime, on a perdu la moitié des populations depuis l'été dernier, le triton crêté qui est une espèce d'amphibiens, qui a déjà migré parce que certaines mares, certains plans d'eau s'assèchent tout simplement."

L'été dernier et ses fortes chaleurs avaient déjà mis à mal la réserve. Aujourd'hui, c'est son avenir qui interroge avec la multiplication d'épisodes extrêmes. D'autant que les zones humides jouent un rôle de "château d'eau", qui stocke l'eau quand il y en a beaucoup pour la restituer en période plus sèche. 

Trois semaines de fortes pluies en mars seraient nécessaires pour améliorer la situation sur le Pinail, avant un été déjà redouté par les scientifiques.

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