Le centre pénitentiaire de Poitiers/Vivonne organisait ce mercredi 8 mars un match de futsal mixte et un débat sur l'égalité hommes-femmes.
Ce n'est pas une première pour le centre pénitentiaire de Poitiers/Vivonne. Le sport entre hommes et femmes se pratique depuis longtemps dans l'établissement. Mais en ce 8 mars, la rencontre de futsal en mixité revêtait forcément une signification particulière.
"On est capable de faire aussi bien qu'eux"
Pour les joueurs et joueuses sur le terrain, la mixité dans leur pratique sportive est une réalité à laquelle ils et elles sont habitués. "A partir du moment où il y a du respect, ça ne me dérange pas", explique Betty incarcérée à Vivonne et membre de l'équipe de futsal.
Un avis que partage Laura sa coéquipière: " Je n'ai aucun problème à jouer avec des garçons et à leur prouver qu'on est capable de faire aussi bien qu'eux, de faire de la défense, de prendre des balles."
Le collectif, l'effort, l'équipe sont des valeurs universelles qui s'appliquent au football en salle aussi bien féminin que masculin. Et dans le centre pénitentiaire, on compte bien sur le sport pour faciliter la vie en détention. C'est l'avis de la directrice de l'établissement, Karyne Prince : "Ca leur apporte sur les rapports sociaux, ça leur apporte aussi en terme d'activités. Au quotidien eux nous le renvoient aussi. Il y a une vraie plus-value" estime-t-elle.
Se libérer sur le terrain
Sonia, la monitrice de sport dans la prison, soutient ses joueuses sur le bord du terrain et elle les voit évoluer. "Elles se libèrent corporellement, on voit qu'elles vivent, qu'elles rigolent, c'est toujours bon enfant. On les voit autrement en sport de toutes façons."
Quant aux garçons qui pratiquent aussi le futsal et qui jouent avec les filles, ils ont un avis plutôt positif sur cette mixité. "La plupart du temps, elle sont plus rabaissées que nous. Le fait de jouer avec elles, je pense que ça fait du bien à tout le monde", reconnaît Diego, détenu à Vivonne.
Ce 8 mars, l'après-match avait une connotation différente. Avant de retrouver la routine de la vie en prison, les détenus hommes et femmes ont pu échanger sur la mixité à la fin de la rencontre. Une réflexion et des activités sportives mixtes qui facilitent la réinsertion selon la direction.