La députée écologiste Véronique Massonneau, auteur d'une proposition de loi sur la fin de vie, a souligné jeudi l'"urgence" à changer la législation pour prévoir jusqu'au suicide assisté et l'euthanasie dans certains cas, sans attendre, comme François Hollande, un éventuel consensus.
Jugeant que "l'actualité démontre combien il est urgent de concrétiser l'engagement 21 du président de la République" et de "changer la loi", notamment car elle "donne trop de pouvoir aux médecins", Véronique Massoneau veut contribuer à "une réflexion digne et apaisée" sur ces questions. C'est pour cette raison que la députée de la Vienne a organisé ce jeudi un colloque, en présence notamment de spécialistes des solutions législatives adoptées à l'étranger (Belgique, Luxembourg), de médecins, de philosophes et du président de l'Assemblée Claude Bartolone (PS).Véronique Massonneau a déploré, en marge de ce colloque, que le projet de loi annoncé soit "repoussé au deuxième semestre 2015" et que "Francois Hollande soit toujours à la recherche d'un consensus".
Alors que les députés UMP Jean Leonetti et PS Alain Claeys doivent prochainement proposer des aménagements à la loi de 2005, à la demande du gouvernement, elle a critiqué le premier, "qui pense que sa loi n'a besoin que d'équilibrages à la marge et fait régulièrement de la désinformation sur les pays qui ont dépénalisé" l'euthanasie, et regretté que le second, "qui n'était pas opposé au suicide assisté, ait renoncé pour répondre à la demande du président et pour qu'il y ait consensus".
"Mais aucune loi sociétale (peine de mort, IVG, mariage pour tous) n'a obtenu un consensus ; le consensus n'arrive qu'après, une fois ces lois votées et appliquées", a déclaré la députée de la Vienne. Elle a plaidé pour le texte "équilibré" qu'elle défendra le 29 janvier 2015 dans l'hémicycle, lors d'une niche parlementaire écologiste. Son texte entend offrir un panel de mesures pour garantir à chacun de voir ses volontés respectées et offrir la possibilité à tous les malades en fin de vie de bénéficier, s'ils le souhaitent et dans un cadre juridique satisfaisant pour les médecins, personnels soignants et proches, d'une aide active à mourir.