Comment protéger nos monuments historiques des incendies ? A Saint-Savin-sur-Gartempe, l'abbaye inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, est très suivie. Et pour cause, le site unique en Europe n'est pas assuré, c'est trop cher pour la commune. Explications.
Bien avant que les flammes ne dévorent la cathédrale Notre-Dame de Paris, lundi soir, Jean-Marie Rousse, le maire de Saint-Savin, dans la Vienne, avait déjà une peur bleue de l'incendie. Très souvent pour se rassurer, il monte dans les combles et vérifie les moindres détails.
La hantise d'un départ de feu, c'est parce que nous sommes propriétaires des lieux. C'est une responsabilité énorme pour l'élu de la commune rurale que je suis.
Etre propriétaire de ce joyau unique en Poitou-Charentes, car reconnu patrimoine mondial par l'UNESCO en 1983, c'est une lourde charge pour la municipalité. Il y a quelques mois, elle a contacté plusieurs assurances.
Des experts sont venus, ils ont mesuré l'ensemble du site et des bâtiments et la facture s'élève à 80.000 euros par an. C'est bien trop pour notre budget. Donc, on est pas assurés.
La facture représenterait 10% du budget de la commune... c'est beaucoup. Et pourtant, l'abbaye abrite un ensemble de peintures murales du 12e siècle symbolisant l'ancien testament. Une richesse unique en Europe.
L'incendie de Notre-Dame de Paris révèle que la plupart des églises et des 154 cathédrales de France ne sont pas assurées pour les bâtiments et leurs oeuvres d'art.