L'ouverture du mariage : la bataille de Paris a commencé

La loi concernant le #MariagePourTous n'est pas neutre dans une région où les homosexuel(le)s sont fortement représentés. Quelle que soit l'appellation qui restera, les élus franciliens, et plus particulièrement parisiens, savent que le vote s'inscrit dans la marche vers les élections municipales.

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Il est assez rare qu’un texte de loi fasse autant parler de lui. Seuls les sujets de société arrivent à susciter l’engouement, aussi bien de la part des détracteurs que des partisans. Durant les 40 dernières années, on se souviendra du texte portant sur l’interruption volontaire de grossesse, l’abolition de la peine de mort, la dépénalisation de l’homosexualité, l’instauration du Pacs. Des projets forts, qui mobilisèrent en leurs temps respectifs beaucoup de monde dans les rues de la capitale. Des projets sociétaux, qui furent aussi enfantés dans la douleur. Avec des majorités de couleurs différentes, ils ont eu le soutien de la Gauche et souvent vu l’opposition affichée d’une grande partie des conservateurs. Le vote solennel intervenu mardi ne fait pas exception. Petit arrêt sur deux batailles en cours.

La bataille de Paris


Dans un hémicycle plein à craquer par les députés présents mais aussi le public et la presse surreprésentée, le vote généralisant le mariage a été adopté en première lecture par 329 voix contre 229. Outre les quelques abstentions, 2 députés de droite sont venus s’ajouter aux voix de la majorité présidentielle (moins 8 élus).  Un texte d’autant plus important pour Paris que ce qui est appelé communément communauté homosexuelle y est fortement représentée. Il est d’ailleurs intéressant de se pencher sur le « qui a voté quoi » pour la région francilienne et plus encore pour Paris. L’électorat y sera attentif et peut avoir de la mémoire. Cette dimension pèsera sans doute pour une part non négligeable l’année prochaine lors des prochaines municipales, compte tenu de la succession à prendre de Bertrand Delanoë. Ce n’est donc sans doute pas un hasard si certaines positions furent dissonantes à droite et clairement revendiquées par leurs auteurs dans des blogs ou lettres ouvertes depuis plusieurs jours. Pierre Lellouche ou Nathalie Kosciusko-Morizet pour ne citer qu’eux.


La bataille des mots


Après un passage au Sénat au début du mois d’avril, l’on peut estimer que le texte reviendra au Palais Bourbon pour être définitivement entériné à la fin du printemps. Mais comment restera-t-il inscrit dans les esprits ? Et sous quel nom sera-t-il connu ? En citant la loi Weil, il est nul besoin aujourd'hui encore de spécifier la nature du texte portant adopté voici 40 ans. Pas beaucoup plus d'interrogation sur le texte porté par (Robert) Badinter à l'arrivée de F. Mitterrand au pouvoir.
Pour ce qui nous préoccupe en ce moment, les appellations sont encore fluctuantes. Dans la rue les « pro » se sont réunis derrière la bannière « mariage pour tous », vrai slogan, mais aussi véritable levier de communication efficace, peu consommateur de caractères sur Twitter, tandis que les « anti », eux, préféraient un classique et à leurs yeux descriptif « mariage homosexuel ». Il serait erroné de croire qu’il s’agit là de la juxtaposition d’un simple énoncé. Les noms donnés permettent aux mots de porter des idées.

En affichant le « mariage homosexuel », les utilisateurs entendaient réaliser une distinction entre les populations hétérosexuelles et homosexuelles. De cette manière, il serait soutendu une population particulière avec un statut spécifique. A l’inverse le projet finalement nommé par la Commission des lois parle de « l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe. » Ce titre indique à l'évidence ainsi que le législateur entend réformer l’institution même du mariage, dans la continuité de son évolution, dans sa globalité, sans distinction. De même que le mariage homosexuel fige un type de population en le concentrant sur l’union elle-même, «L’ouverture du mariage» est une porte logique vers la filiation et l’adoption. Ainsi on le voit, d’un simple titre, une profession de foi.
Rendez-vous donc au Sénat, avec une présentation officielle prévue le 2 avril.
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