La nécessaire lutte contre le réchauffement climatique induit-elle la crise ?

Ces quelques réflexions sont peut-être un peu éloignées du salon de l’agriculture, mais en tant que « rédacteur en chef d’un jour » j’en profite pour les partager car elles me préoccupent depuis longtemps. Michel Haag

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Avec le développement des énergies vertes, éthanol, huile de colza et biomasse, l’agriculture est concernée par tout ce qui touche à l’énergie.
En dehors de tout calcul économique faisant ressortir la rentabilité économique, en tant qu’ingénieur, je pense que le critère le plus objectif pour choisir la meilleure filière est le rendement énergétique c'est-à-dire le rapport entre l’énergie récoltée et toute l’énergie dépensée pour la produire.
 

Mesure de l’énergie : vive le kiloWattheure (kWh)

Actuellement il existe essentiellement 4 unités pour mesurer l’énergie :

  • La calorie (quantité de chaleur pour augmenter la température d’1 g d’eau de 1 degré Celsius)
  • Le joule : l’unité officielle du Système International
  • Le kWh  : l’énergie dépensée pendant 1 heure par une puissance de 1000 Watt. C'est de loin la plus pratique et la plus parlante.
  • La TEP  : Tonne Equivalente Pétrole

Afin de pouvoir mieux comparer toutes les formes d’énergies, je propose de n’en utiliser qu’une seule : le kWh, y compris pour les calories contenues dans les aliments.

Quelques repères a propos de la notion de kWh .  Un kiloWattheure c'est :

  • la consommation d’une ampoule de 60W pendant 16 heures

  • 1 tonne (d’eau ou de n’importe quoi) qui tombe de 360 m de hauteur

  • Environ 10 cl d’essence

Pour repère, la ration journalière moyenne d’un homme est d’environ 3 kWh


Terrible conflit entre le long terme et le court terme

Nous sommes tous conscients qu’il faut réduire nos émissions de CO2 pour lutter contre le réchauffement climatique. Or si on fait un bilan carbone, on voit que tout ce que nous consommons dégage du CO2.
La plupart d’entre nous pourrions très bien vivre (en tous les cas survivre) en consommant 10 à 20% de moins de presque tout (déplacements, restaurants, vin, bière, etc…)
Si je regarde le secteur que je connais bien, la bière, je vois tout de suite qu’une entreprise comme la mienne risquerait de rapidement fermer ses portes, provoquant près de 200 chômeurs. Et ceci est vrai dans beaucoup de secteurs.
Notre économie est équilibrée grâce à une fuite en avant depuis des décennies, mais si cette croissance s’arrête c’est la catastrophe
Lors d’une discussion avec un ancien premier ministre, celui-ci me confirmait que 6 mois de décroissance pouvait déclencher une guerre civile.
En résumé : à long terme nous avons vraiment intérêt à consommer moins et à court terme à consommer plus (relancer la croissance).
Comment sortir de ce dilemme ?
C’est bien là le gros problème de tous nos responsables politiques.

Economie d’énergie, le plus efficace serait sûrement la taxe carbone.

Vouloir sensibiliser le grand public aux économies d’énergie en expliquant ce qu’est 1 kWh comme je l’ai vu plus haut, j’ai vu que c’était trop compliqué d’expliquer en peu de temps ce qu’on assimile en plusieurs années d’études ou seulement de Lycée. Par contre quand on touche au porte-monnaie, on comprend beaucoup plus vite.
Il y a 6 ou 7 ans, le prix du pétrole avait flambé et on avait assisté pour une première fois à une baisse de consommation, mais le surplus du coût du pétrole était sorti de France pour aller chez les « Rois du Pétrole ».
Or si l’énergie était plus chère du fait d’une taxe qui serait redistribuée en France, on baisserait la consommation et donc les émissions de CO2 sans détériorer la balance commerciale contrairement au cas de l’augmentation du prix d’achat du pétrole.
Cet argent pourrait servir à subventionner les investissements permettant d’économiser l’énergie et le retour sur investissement qui  n’est actuellement pas toujours incitatif, le deviendrait beaucoup plus à la fois par la baisse du coût de l’investissement et la hausse du coût de l’énergie.
Je suis donc pour la taxe carbone, mais suis conscient que ça n’est pas simple à mettre en place, les pays avec qui nous commerçons devraient l’introduire également et il faudrait peut-être subventionner les citoyens les moins favorisés ou qui ont des consommations  incompressibles dues à leur travail. La taxe Carbonne me semble plus simple que les bourses d’échange de « droits à polluer » qui sont moins transparentes et ont déjà occasionné beaucoup de fraudes.

Financièrement, économiser de l’énergie fossile (par exemple en attendant pour exploiter le gaz de schiste) est sûrement un placement super rentable, car les prix augmenteront forcément plus vite que l’inflation.
Avec le bas prix du gaz de schiste aux Etats-Unis, ce pays a clairement fait le choix du court terme au détriment du long terme. C’est le problème des démocraties.

​​​​​​​​Michel HAAG



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