Roland Garros 2013 : le rôle essentiel des marqueurs du tournoi

REPORTAGE - Nous avons rencontré Serge Didier, un des nombreux marqueurs du tournoi de Roland Garros. Son rôle depuis 25 ans : inscrire les points ainsi que de nombreuses données d'une rencontre pour les afficher au public et les relayer via les serveurs d'IBM aux télévisions, sites internet...

Serge est marqueur à Roland Garros depuis 25 ans. C'est un des plus anciens marqueurs du tournoi, avec son binôme du jour, Véronique. Tous les deux ont vu l'évolution du métier avec le développement du numérique, et la soif de toujours plus de chiffres, toujours plus de statistiques. Des statistiques que vous retrouvez entre deux point d'une rencontre, pendant les changements de côté, à la fin d'un set ou du match... Des chiffres qui s'affichent sur votre téléviseur, sur les sites internet, sur des applications comme celle -officielle- de Roland Garros, développée par IBM, fournisseur officiel des statistiques du tournoi, et Orange. Et donc à l'origine de tous ces tableaux, des points qui se succèdent au rythme des coups droits et revers gagnants qui se jouent à la Porte d'Auteuil, il y a Serge, Veronique, et plein d'autres. De quarante marqueurs en première semaine, on passe à une quinzaine en deuxième. Logique, le nombre de rencontre y est moindre. Mais attention, la pression, elle, est équivalente. Pas le droit à l'erreur ! "C'est sûr qu'il y a plus de pression sur les grand cours, mais on change tous les jours. on tourne..."

>> Comment travaillent les marqueurs de Roland Garros ? Découvrez-le avec Serge Didier, marqueur depuis 25 ans au tournoi de Roland Garros, dans notre diaporama sonore :

Véronique, binôme de Serge sur le court n°1 ce jour là, se souvient du jour où elle est devenue marqueur. C'était en 1988. "Je rêvais de travailler à Roland-Garros. J'ai passé un entretien pour devenir hôtesse mais comme je savais jouer, ils m'ont proposé un poste de marqueur, raconte-t-elle. Et ça fait 25 ans que je fais ça !" Elle évoque également l'obligation d'être "passionnée". "Il faut aimer et connaître, c'est sûr, et il faut aussi anticiper pour être rapide dans l'affichage des points". Les marqueurs inscrivent effectivement souvent le point avant l'arbitre mais attendent la validation de ce dernier pour afficher le point. "On compare aussi nos feuilles de match avec l'arbitre à la fin de la rencontre, pour vérifier le nombre d'aces, de doubles fautes... 

Des statistiques consultées de près par les joueurs et leur entraîneur

Toutes ces données arrivent en direct sur les serveurs du fournisseur officiel des statistiques du tournoi, IBM, qui alimente et héberge aussi le site officiel de Roland Garros. Ce site est géré par une douzaine de personnes sur place, à proximité de la zone TV du tournoi. Avec un opérateur dans les cars-régie du diffuseur France Télévisions qui propose les infographies aux réalisateurs, c'est le travail de dizaines de personnes qui se retrouve ainsi à l'antenne. Mais aussi, en temps réel, sur internet, sur les applis smartphones, etc...

Mais ces chiffres sont aussi consultés par les entraîneurs et les joueurs eux-même. On y découvre en effet, sur l'ensemble d'une rencontre, les moments forts ou faibles d'un joueurs, les coups sur lesquels il a pêché ou non... Bref, en comparant ses différents matches et ces données, un joueur sait sur quoi se focaliser à l'entraînement.

Bref, que vous soyez entraîneur, joueur ou simple amateur de tennis, vous verrez dorénavant -nous n'en doutons pas- d'un œil différent, les chiffres et statistiques qui s'affichent entre deux points d'une rencontre à Roland Garros... mais aussi à Flushing Meadows, Melbourne ou Wimbledon... puisque le système est le même pour l'ensemble des tournois du Grand Chelem.