Des familles reconnues prioritaires au droit au logement opposable sont expulsées, sans aucune proposition de relogement, pas même d'hébergement. La loi ne soit pas respectée, c'est ce que dénonce la Fondation Abbé Pierre qui est "en colère".
La fondation Abbé Pierre affirme et dénonce que des familles reconnues prioritaires au droit au logement opposable continuent d'être expulsés, sans aucune proposition de relogement, pas même d'hébergement. La loi n'est pas répectée. Des préfets accordent le concours de la force publique contrairement aux engagements gouvernementaux, au respect de la loi, aux circulaires ministérielles qui devraient s'imposer à cette même administration".
Dénonçant un scandale qui se renouvelle chaque été, la fondation constate que des familles sont mises à la rue avec des enfants sans aucune proposition, même pas d'hébergement. Certaines de ces familles n'ont pourtant aucune dette, elles paient régulièrement leur loyer.
Les expulsions locatives s'effectuent traditionnellement à un rythme nettement plus soutenu en été que le reste de l'année. Début juillet, dans un contexte de
crise économique durable, les associations d'aide aux sans-abri et aux mal-logés avaient demandé un moratoire sur les expulsions, craignant qu'elles ne fassent "basculer à la rue" les personnes ou familles expulsées.
80 000 familles sont prioritaires au DALO, selon la Fondation Abbé Pierre
La ministre du logement Cécile Duflot, invitée sur France Inter ce matin, a déclaré vouloir "faire tout le clair" sur des cas d'expulsions locatives dénoncés la veillepar la Fondation Abbé Pierre, en vue "d'y remédier". elle reconnaitque "visiblement il y a eu peut-être un dysfonctionnement" auquel "nous ferons
en sorte" de "remédier". "Les gens qui sont reconnus prioritaires par la loi ne peuvent pas être expulsés", a-t-elle affirmé et "la circulaire doit s'appliquer pleinement". La ministre a rappelé que "9.000 nouvelles places d'hébergement" allaient être créées dès cette année pour lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale.
"On est en train de régresser", a déploré sur France Inter Patrick Doutreligne, le délégué général de la Fondation pour qui août est "un mois de forte activité pour les expulsions locatives"."Autant le gouvernement précédent nous écoutait attentivement mais nous rétorquait toujours qu'il ne pouvait rien changé, que c'était la règle du marché. Autant ce gouvernement a dit qu' il faut d'abord respecter l'homme, quitte à modifier le droit. C'est un discours qui nous a plu, à condition qu'il soit appliqué", a insisté M. Doutreligne.
Le gouvernement actuel s'est fixé l'objectif de créer 150.000 nouveaux logements sociaux par an.