Les nouveaux rythmes scolaires, principal et laborieux changement de l'année

C'est la rentrée pour 12 millions d'élèves. Une rentrée dont le changement le plus visible sera la réforme laborieuse des rythmes scolaires qui concernera près d'un quart des écoliers du public. Le changement est très difficile à percevoir clairement car aucune commune n'a fait le même choix.

La "semaine des quatre jeudis", comme on disait autrefois, s'éloigne encore un peu plus: dès cette semaine, 1,3 millions d'écoliers de l'enseignement public, sur les 12 millions d'élèves qui reprennent le chemin de la classe demain, iront désormais en classe le mercredi matin. C'est la conséquence de la réforme des rythmes scolaires. Une réforme qui a pour objectif de réduire les journées de cours de quarante-cinq minutes en moyenne, en renvoyant ces heures de cours manquantes aux mercredis matins (ou par dérogation aux samedis matins).

1,3 million, c'est seulement un quart des élèves du primaire. Plus des trois quarts des élèves de l'école primaire attendront en effet septembre 2014 pour se confronter à cette réforme des rythmes scolaires voulue par la gauche et son ministre de l'Education Vincent Peillon. Et seul l'enseignement public est soumis à l'obligation de ce changement des rythmes; la réforme est facultative pour les établissements du privé qui décideront au cas par cas et chacun pour lui-même, de son application ou pas.

D'entrée de jeu donc, on comprend pourquoi la réalité de cette réforme est aussi difficile à saisir ! Et pourquoi une mesure simple au départ et qui se voulait de bon sens, risque au final d'être incompréhensible et incomprise par les premiers concernés, élèves et parents, et au delà par l'opinion publique tout entière !

Un casse-tête pour chaque commune:


Car les temps de cours déplacés aux mercredis matins ou aux samedis matins libèrent trois heures par semaine qui doivent être consacrées à des activités "péri-éducatives". Un casse-tête, à bien des égards, pour les communes, à qui incombent la charge de créer et d'organiser de toutes pièces ces heures "péri-scolaires" ! Casse-tête d'organisation, voire d'imagination pour mettre sur pied ces activités, mais aussi casse-tête financier dans la plupart des cas tant pour les rendre possibles que pour en payer les animateurs. D'où,premier constat, des emplois du temps à géométrie variable pour les premières communes qui se sont lancées dès cette rentrée dans l'aventure.
Deuxième constat, trois quart des élèves ne seront pas concernés cette année, car une grande majorité de communes ont choisi d'attendre l'année prochaine comme la loi, qui anticipait les difficultés, les y autorise.

Résultat: les parents d'élèves sont déjà perplexes et dubitatifs: Les parents "sont relativement inquiets et n'ont pas tous bien compris comment cela allait fonctionner", dit Valérie Marty, présidente de la fédération de parents d'élèves Peep. Ils manquent d'informations sur le contenu des activités, tantôt gratuites, tantôt payantes.
"Nous observons une extrême diversité voire de véritables inégalités sur l'offre péri-scolaire en termes de contenu, d'encadrement des élèves et de coût pour les familles", renchérit pour les enseignants, Sébastien Sihr, du SNUipp-FSU, déplorant que dans certaines communes les activités relèvent de "la garderie" alors que d'autres proposeront judo, cuisine ou astronomie. Enfin, pour la FCPE : "Ce ne sera pas simple, ça demande une adaptation dans l'intérêt des enfants", estime son président Paul Raoult.

En Ile-de-France, Paris excepté, aucune harmonisation


En Ile-de-France, Paris est très nettement un cas à part. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë avait, dès l'année dernière, indiqué qu'il souhaitait que la capitale soit pionnière en la matière. Paris, aidée de la Caisse d'Allocations Familiales de Paris, a donc mis les moyens, ceux d'une très grande ville, dans la réuissite de l'opération. et partout donc les activités périscolaires ont été prévues, du lundi au vendredi de 15h à 16h30. Paris a choisi de déplacer les heures glissées au mercredi matin.

Ailleurs, dans les sept autres départements que compte l'ïle-de-France, les situations sont variables, les décisions dépendant de chaque commune. 
En Seine-et-Marne, 33 communes sur 514 au total, ont choisi de passer aux nouveaux rythmes dès cette rentrée. Mais, bien sûr, on ne peut pas comparer les activités proposées, toutes plus ou moins différentes. Une commune a choisi le samedi matin, plutôt que le mercredi, pour les heures déplacées. Et surtout, selon les endroits et les capacités financières des communes, certaines des activités sont payantes.

Dans les Yvelines, seules 8 communes, sur les 262 que compte le département, ont choisi la mise en oeuvre cette année. Avec là encore des activités différentes et même des horaires différents.
Pour l'Essonne, 10 communes se lancent sur 181, soit 6 pour cent. Avec là encore des activités différentes, certaines activités payantes et des horaires très différents et parfois variables selon les semaines.
Les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne ne bougent pas pour l'instant. Dans les deux départements, aucune commune n'a mis la réforme en place. Pour toutes les bonnes et mauvaises raisons, qui vont de la volonté de concertation et de trouver un consensus à la farouche opposition de parents ou d'élus, toutes les communes, dans ces deux départements, ont choisi d'attendre prudemment la rentrée 2014...peut-être pour voir comment font les autres entre-temps!
En Seine-Saint-Denis, 5 communes s'y mettent, mais ce sont des poids lourds! En l'occurrence il s'agit d'Aubervilliers, Bondy, Le Pré-Saint-Gervais, l'Île-Saint-Denis et Romainville.
Enfin dans le Val-d'Oise, 16 communes sur 185 appliqueront la réforme. Avec, comme ailleurs une grande variété d'activités et des horaires variables selon les communes, voire même selon les écoles. Ici, la plus grosse ville du département, Cergy, a même choisi de n'appliquer la réforme que dans 2 écoles sur 21...pour voir.

 

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