La communauté médicale d'établissement (CME) centrale de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) réaffirme sa volonté de voir fermer les urgences de l'Hôtel-Dieu début novembre, en dépit du moratoire gouvernemental.
Dans une motion signée mardi 10 septembre, la CME centrale, "parlement médical" de l'AP-HP, a confirmé sa position, déjà énoncée en novembre 2012, de fermeture des urgences du plus vieil hôpital parisien, jugée trop vétuste.
A la place du service d'accueil des urgences, la CME centrale réclame "l'ouverture à l'Hôtel-Dieu d'une consultation sans rendez-vous capable de répondre aux avis médicaux urgents sollicités par la population" et le "renforcement" des urgences de plusieurs autres hôpitaux parisiens.
Le centre de consultations en médecine générale envisagé, ouvert 24 heures sur 24, et aux tarifs de la Sécurité sociale (sans dépassements) serait unique en France.
Il permettrait à des médecins hospitaliers de médecine générale et à des généralistes libéraux volontaires, d'examiner les cas de patients ne nécessitant pas d'hospitalisation, soit de 80 à 90% des cas des patients qui se présentent aux urgences à Paris, selon les chiffres généralement avancés.
En cas de problèmes de santé nécessitant des examens plus approfondis, un véhicule du SMUR, qui resterait attaché à l'Hôtel-Dieu transférerait les patients dans d'autres services d'urgences d'hôpitaux voisins.
Les longues files d'attente aux urgences des hôpitaux parisiens sont souvent expliquées par le fait que les patients s'y rendent spontanément, ne trouvant plus de cabinets.
Un enjeu politique pour les municipales
La fermeture de ce service, refusée par les personnels hospitaliers qui en ont fait un combat emblématique depuis plus d'un an, redoutée par beaucoup de parisiens, est devenue un enjeu politique qui s'est invité dans le débat des élections municipales.
Enjeu local, mais aussi vitrine nationale de la politique de la gauche en matière de gestion du parc hospitalier, le sort du service des urgences de L'Hôtel-Dieu a fait l'objet d'un moratoire décidé par la ministre de la Santé. En juillet dernier en effet, Mme Marisol Touraine décidait, pour apaiser les esprits, de reporter la décision de fermeture ou pas après l'hiver (après donc les élections municipales qui auront lieu en mars 2014) et d'ouvrir une concertation.