Le 15 octobre 1983, la Marche des Beurs débute à Marseille, 32 personnes forment le cortège. Ce sont finalement près de 100.000 personnes qui arrivent dans la capitale le 3 décembre 1983. Retour sur cet événement emblématique.
Le 15 octobre 1983. La marche des Beurs débute à Marseille. Sur fond de tensions entre jeunes dans la cité des Minguettes (région lyonnaise) et les policiers, cette marche veut dénoncer le racisme, réclamer une France multiculturelle et obtenir l’égalité des droits pour les immigrés et leurs enfants. Arrivée à Paris, la marche rassemble 100.000 personnes.
Sortie le 27 novembre d'un film qui rélate ce grand mouvement pour l'égalité
Le réalisateur Nabil Ben Yadir, auteur du film "La Marche" revient sur ce qu'on a appelé la Marche des Beurs. En 1983, des affrontements ont lieu dans la cité sensible des Minguettes près de Lyon. Un militant associatif est grièvement blessé. C'est le point de départ de la Marche pour l'égalité et contre le racisme qui, pendant six semaines, sillonnera la France.
##fr3r_https_disabled##La marche des Beurs
La marche part de Marseille le 15 octobre 1983 avec seulement 32 personnes. Le mouvement prend de l’ampleur, porté par un nouveau fait-divers raciste : le meurtre d'Habib Grimzi, 26 ans, jeté du train Bordeaux-Vintimille par trois futures recrues de la Légion Etrangère.La Marche prend de l'ampleur
L’initiative est relayée par les partis de gauche et les associations antiracistes. Le 2 décembre, les marcheurs arrivent en Ile-de-France. Une délégation est ensuite reçue à l'Elysée, 3 décembre 1983. Elle obtient la garantie de l’allongement de la durée de la carte de séjour à dix ans.
Après le succès de la Marche, on a vu naître des mouvements comme SOS Racisme, en 1984. Aujourd’hui le collectif AC Le Feu, créé en 2005 après des émeutes urbaines, organise une "caravane de la mémoire". Un film, des livres, des expositions et un Tour de France sont prévus pour célébrer les 30 ans de la Marche.
Trente ans après, que reste-t-il de cette mobilisation ?
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France 2 a posé la question à ceux qui en faisaient partie. "On a initié un mouvement qui était un élan du cœur", juge ainsi Fatima Mehallel, qui avait pris la route dès le premier jour, alors qu'elle était âgée de 24 ans. "Je crois qu'on a fait quelque chose d'intéressant sur le chemin de l'égalité des droits et de la lutte contre le racisme. Et c'est une lutte qui n'est pas finie !", estime pour sa part Farid L'Haoua, qui avait photographié cette épopée. (Voir le reportage ci-dessus)