La mère d' Adélaïde, la fillette retrouvée morte sur une plage de Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais), est passée aux aveux lors de sa garde à vue. nterpellée à Saint-Mandé vendredi 28 novembre, en région parisienne. Elle a été mise en examen et écrouée pour assassinat à Boulogne-sur-Mer.
Interpellée vendredi 28 novembre en région parisienne et placée en garde à vue à Nanterre avant son transfert au palais de justice de Boulogne, la mère âgée de 36 ans a avoué au cours de son audition s'être rendue à Berck pour "mettre fin aux jours de son enfant".
Dix jours après la découverte du corps de la fillette de 15 mois, qui a enfin un nom, Adélaïde, la mère a livré sa version des faits, faisant la lumière sur une affaire jusque là très mystérieuse.
Elle l'a déposée vivante sur la plage alors que la marée montait. Elle ne s'était jamais rendue dans cette ville, dont seul le nom a retenu son attention. Elle a avancé des difficultés qu'elle rencontrait dans la prise en charge quotidienne de la fillette, peu compatibles avec sa vie de couple.
"Elle ne cherche pas à se trouver des excuses. Au contraire, elle dit n'être pas défendable", a déclaré son avocate Me Fabienne Roy Nansion à la sortie du tribunal, ajoutant que sa cliente, une femme "particulièrement intelligente" et "qui s'exprime bien", a fait part de "remords". Me Roy-Nansion a évoqué "une jeune femme au profil psychologique tout à fait étonnant, qui s'est expliquée complètement sur son acte, (...) qui dit avoir aimé profondément sa fille, qui analyse son geste, tente de l'analyser", et qui "dans un moment de détresse, d'isolement, de solitude absolue est passée à l'acte".
L'enquête
Le corps d'Adélaïde avait été découvert le 20 novembre par des pêcheurs de crevettes, au petit matin, sur la plage de Berck. L'autopsie avait révélé un oedème pulmonaire vraisemblablement consécutif à une noyade. Depuis, les enquêteurs tentaient de connaître son identité et celle de sa mère. Après avoir laissé sa fille sur la plage, la mère est rentrée à son domicile, qu'elle n'a plus quitté, hermétique au moindre appel à témoins. Hébergée à Saint-Mandé, en banlieue parisienne, elle avait été interpellée à son logement vendredi vers 18 heures. Les analyses ADN ont rapidement montré qu'elle était bien la mère de l'enfant. Elle a expliqué être sans ressource, sans travail, étudiante en philosophie et vivre avec un homme de 63 ans à qui elle a expliqué à son retour avoir remis sa fille à sa mère pour qu'elle soit prise en charge au Sénégal. L'enquête s'était concentrée sur la région parisienne alors que des images de vidéosurveillance à la gare du Nord à Paris montraient la mère et l'enfant en route pour Berck, le 19 novembre, puis la mère, seule, au retour, le lendemain, quelques heures après la découverte du cadavre. Les enquêteurs ont retrouvé la mère vendredi dans un immeuble de six étages, dans un quartier résidentiel de Saint-Mandé, petite commune plutôt bourgeoise jouxtant Paris, près du bois de Vincennes. Ils se sont basés à la fois sur des témoignages obtenus grâce à la diffusion d'un appel à témoins et sur des recoupements effectués à partir des fichiers de police, Née au
A Saint-Mandé, les voisins se remémorent en général une femme discrète, et certains n'ont jamais vu d'enfant en sa compagnie. Son compagnon est selon eux sculpteur et serait le propriétaire d'un coquet atelier dans l'arrière-cour de l'immeuble. Un résident décrit une "femme à l'air vraiment sympathique", "avenante, avec le sourire".
Une marche blanche de 400 personnes
Au moment de l'arrivée de la mère à Boulogne, à 50 km au sud, à Berck, démarrait une marche blanche en hommage à la fillette. Environ 400 personnes selon la police se sont retrouvées dans un cortège silencieux. La foule s'est recueillie sur l'esplanade, à quelques mètres de là où a été retrouvé le corps.
Samedi soir, elle était transférée à la maison d'arrêt de Sequedin (Nord) pour être placée en détention provisoire.