4000 médecins du Val-d'Oise, de Seine-Saint-Denis et de Paris ont reçu un faux appel de cotisation, assez bien imité, à leur Ordre professionnel. Certains ont payé les 300 euros demandés.
Tout médecin est tenu d'être inscrit au Conseil de l'Ordre dans son département, et d'acquitter sa cotisation chaque année. Une cotisation obligatoire qui leur est réclamée chaque année en janvier par courrier.
C'est pour cette raison que la plupart d'entre eux n'ont rien suspecté en recevant un appel de cotisation, il y a quelques jours. Tout y semblait en règle, conforme, pour qui n'y accordait qu'une attention distraite, puisque le même appel arrive tous les ans à la même époque. Et beaucoup d'entre eux ont donc envoyé un chèque ou un virement pour les 300 euros appelés.
Pourtant, il s'agissait d'un faux.
C'est une médecin, ophtalmologiste, plus vigilante que ses confrères, qui a flairé l'arnaque et alerté son Conseil de l'Ordre, celui du Val-d'Oise en l'occurence. Lequel a alerté les services de police et déposé une première plainte.
La médecin qui a découvert l'affaire a pourtant pointé plusieurs indices dans cette fausse lettre: une erreur d'adresse du Conseil de l'Ordre, une faute d'orthographe, et des dissemblances avec la lettre habituelle, comme le délai de règlement fixé au 31 janvier quand il est d'ordinaire posé au 31 mars, où l'absence dans l'enveloppe, du caducée de médecin, habituellement glissé dans l'enveloppe et absent de cet envoi.
L'enquête immédiatement ouverte par la police a très vite montré que d'autres départements que le Val-d'Oise ont été ciblés: Paris et la Seine-Saint-Denis. Au total, la police estime que la lettre a été envoyée à 4000 praticiens. Et que, pour le seul Val-d'Oise, au moins une centaine de médecins se sont faits piéger.
D'ores et déja, la police a identifié une jeune femme suspecte de complicité dans cette affaire d'escroquerie. Elle aurait rédigé la lettre, et servie de "boite aux lettres" pour récupérer les réponses et les chèques. L'enquête continue pour retrouver le ou les instigateurs de l'affaire.
A son tour, le Conseil de l'Ordre des médecins de Seine-Saint-Denis a porté plainte. Celui de Paris attend encore de savoir si un ou des médecins parisiens ont payé.