90 ex salariés de l'usine PSA d'Aulnay-sous-bois ont contesté jeudi aux Prud'hommes de Bobigny leur licenciement prononcé en mai 2013 dans le cadre d'un accord de fin de conflit après quatre mois de grève. Ils demandent des dommages et intérêts. Beaucoup n'ont pas retrouvé de travail.
"Cet accord a permis de mettre dehors des centaines de salariés dans l'illégalité la plus totale", a déclaré Mohammed Khenniche, secrétaire général SUD PSA à Aulnay, à l'issue d'une audience de conciliation entre la direction et ses anciens salariés au conseil des prud'hommes de Seine-Saint-Denis.
Faute d'avoir trouvé un accord à ce stade, les deux parties se retrouveront le 2 décembre pour une audience de jugement.
Au total, ce sont 250 anciens salariés du site d'Aulnay qui contestent leurs licenciements. Après avoir bloqué l'usine pendant quatre mois en 2013 pour s'opposer à sa fermeture, les grévistes avaient accepté de mettre fin au mouvement en signant un accord avec la direction. Les signataires acceptaient leur licenciement, en échange d'une indemnité exceptionnelle de 19.700 euros.
"Le PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi,) n'a pas été respecté par la direction", affirme M. Khenniche. Selon lui, l'accord de fin de conflit, signé par la CGT "mais pas par SUD", a "permis à PSA de licencier des gens en pleine période de départs volontaires, ce qui est illégal".
La direction de PSA s'est dite "sereine et confiante" concernant cette procédure, assurant que "tout a été fait de façon légale et en toute transparence".
L'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois, qui employait 3.000 salariés, a produit sa dernière voiture, une Citroën C3, en octobre 2013. Plusieurs centaines de personnes sont encore présentes sur le site, qui fermera définitivement cette année.
Voir le reportage de Céline Cabral